La start-up grenobloise Aryballe Technologies, à laquelle L’Embarqué a consacré un portrait détaillé en avril 2015, vient de boucler un premier tour de table de 2,6 millions d’euros, une somme levée auprès d’Innovacom, ...via son fonds Technocom 2, d'un Family Office, du CEA-CNRS via le CEA Investissement, du Hardware Club et de Bruno Maisonnier via son holding personnel. Issu en 2014 du CEA-CNRS, Aryballe a créé le premier capteur olfactif universel, sorte de nez électronique qui, grâce à ses nanocapteurs biochimiques, imite les mécanismes de l’odorat humain.
Selon Innovacom, la levée de fonds doit permettre à la jeune entreprise de financer sa croissance et de lancer l’industrialisation de son prototype NeOse. Ce dispositif portatif, qui tient dans la main, aspire les odeurs via un ventilateur. Les molécules viennent ensuite se fixer, par affinité, à la surface de nanocapteurs embarqués. Ce sont ces derniers qui imitent les récepteurs olfactifs humains. Une fois les molécules des odeurs fixées, une photo est saisie de manière à transformer l'odeur en signature visuelle sous forme d'un code-barres. Les informations collectées sont alors envoyées, grâce à une puce microélectronique, vers la base d'odeurs d'Aryballe en constante progression - 150 odeurs aujourd’hui - puis analysées pour trouver l'odeur associée à la signature visuelle. « Nous ne redonnons pas l'odorat aux personnes atteintes d'anosmie mais nous leur donnons des réponses objectives sur les odeurs qui les entourent comme celle des fleurs, de la nourriture, de l'hygiène mais aussi des indications qui peuvent assurer leur sécurité comme pour les odeurs de brûlé, de gaz ou de feu par exemple », précise Tristan Rousselle, cofondateur d’Aryballe.
Si le premier marché visé est de fait celui des personnes atteintes d'anosmie, un trouble de l'odorat qui touche de 1% à 2% de la population et 15% des personnes âgées, les champs d'application de la technologie développée par Aryballe sont multiples : détection de certaines maladies associées à des odeurs caractéristiques qui pourraient ainsi être décelées à un stade précoce, détection et meilleure gestion des nuisances olfactives pour la détection de polluants et composés organiques volatils, contrôle et gestion de la conservation des aliments dans un réfrigérateur, etc. « Marché du confort personnel et corporel, parfumerie, sécurité à domicile : il reste encore un grand nombre d'applications à inventer ! » assure Delphine Pau, cofondatrice d'Aryballe.
Outre de premières évaluations de sa technologie par des industriels des domaines de l'environnement et de l'électroménager, la start-up a également conclu un accord de distribution avec une société japonaise. La mise sur le marché de la version professionnelle du NeOse est prévue pour début 2017.