Les résultats de la troisième édition de l'Observatoire de l'ingénierie des exigences, organisée par le Comité français des tests logiciels (CFTL) et dont l'objectif est de dresser un état des lieux des pratiques ...et des principales tendances de la gestion des exigences en France, ont été dévoilés lors de la Journée française de l'ingénierie des exigences (JFIE 2016), qui s’est déroulée le 22 novembre dernier à Paris.
Parmi les principaux enseignements de cette enquête basée sur une soixantaine de répondants, on notera que si les grandes sociétés ont intégré massivement l’ingénierie des exigences dans leur processus de développement de projets logiciels, « les PME et TPE ont encore du mal à mettre en place des moyens humains pérennes sur ce sujet », selon Jean-François Torrecilla, membre du CFTL et manager opérationnel chez Valmen Consulting.
Néanmoins, d’année en année, il semble que l’ingénierie des exigences gagne en maturité, l’enquête montrant que toutes tailles de sociétés confondues, 60% des organisations ont défini un processus pour l’ingénierie des exigences. Seul point noir à ce niveau, « un tiers des projets n’ont pas encore adopté un processus de validation de ces exigences », souligne Jean-François Torrecilla.
Quant à la gestion des exigences dans le temps, dans une entreprise ou entre services d’une société, il semble que cet aspect soit moins organisé. En effet, 25% des répondants indiquent qu’ils n’ont pas mis en place un référentiel des exigences, une base documentaire indépendante que l’on peut maintenir et faire évoluer dans le temps. « Une prise de conscience des industriels sur l’importance de cette gestion des exigences doit s’imposer », commente Jean-François Torrecilla. Pourtant les outils développés par des éditeurs, qui se substituent aux traditionnels fichiers Word ou Excel, existent sur le marché.
Quant au partage d’informations de cette base de données des exigences entre divisions ou entre services, il n’est appliqué que dans 50% des cas, toujours selon l’enquête.
Enfin, on notera que 75% à 80% des projets qui utilisent l’ingénierie des exigences s’inscrivent dans une démarche de cycle en V, et non dans une pratique agile qui tarde à décoller. Avec dans 66% des cas, une utilisation effective des exigences dans les phases de test d’un projet, avec dans certains cas une génération automatique des tests à partir des exigences.