Selon Gartner, plus de 20 milliards d’objets connectés seront mis en œuvre d’ici à 2020. La masse de données générées par tous ces capteurs, objets, dispositifs et équipements divers et variés pousse à l’adoption du concept ...d'edge computing où, plutôt que de rapatrier toutes les informations vers le cloud ou un centre de données, un traitement et une analyse des données sont effectués au niveau d’une passerelle locale. Une approche qui s’avère intéressante pour les applications IoT qui requièrent une analyse en temps réel pour une prise de décision rapide comme l’optimisation de flux de production, la maintenance prédictive, la gestion d’actifs distants, le bâtiment intelligent, la gestion de flottes ou la logistique.
Reste qu’à l’heure actuelle les entreprises consacrent beaucoup de temps et d’énergie à développer leurs propres solutions d’edge computing avant même de penser à déployer leurs applications IoT. C’est tout du moins l’avis de la fondation Linux qui, afin de simplifier le travail de ces mêmes entreprises, vient de lancer un projet open source dont l’objectif est d’encourager l’existence d’un écosystème de composants logiciels interopérables pour passerelles IoT de bordure de réseaux industriels, dotées de fonctions d’edge computing.
Baptisé EdgeX Foundry, ce projet a vocation à créer en premier lieu un framework ouvert commun apte à s’exécuter sur n’importe quels systèmes d’exploitation ou architectures matérielles et avec n’importe quelle combinaison d’environnements applicatifs, l’idée étant d’assurer la plus grande interopérabilité entre équipements connectés, applications et services pour un large éventail de cas d’usage. L’interopérabilité entre les logiciels développés par la communauté sera assurée au travers d’un programme de certification, indique la fondation Linux.
Dans le détail, le projet EdgeX Foundry bénéficie de l’apport de Dell, déjà très impliqué dans l'edge computing, qui amène dans la corbeille le code source de son propre projet FUSE, disponible sous licence Apache 2.0. Cette contribution, qui s’appuie sur une douzaine de microservices et plus de 125 000 lignes de code, vise à faciliter l’interopérabilité entre les standards de connectivité existants et des logiciels professionnels à valeur ajoutée (analyse de données en périphérie de réseau, sécurité, gestion système, services, etc.). EdgeX Foundry bénéficie aussi de la récente absorption du projet IoTX, soutenu par des sociétés comme Two Bulls et Beechwoods Software, précise encore la fondation Linux.
Parmi la quarantaine de membres fondateurs du projet EdgeX Foundry, on compte notamment AMD, Analog Devices, Canonical, Cumulocity (récemment repris par Software AG), Dell, ForgeRock, l’organisme Linaro, Mocana, NetFoundry, relayr et VMware. Des collaborations ont par ailleurs été engagées avec des organismes de standardisation comme la Cloud Foundry Association, l’alliance EnOcean, l’organisme Linaro, l’Object Management Group et l’alliance ULE.