La Commission européenne donne le feu vert au projet EuroHAPS de démonstrations de plateformes stratosphériques

Stratobus-Thales

La Commission européenne vient de signer un contrat de 43 millions d’euros avec Thales Alenia Space (*) dans le cadre d’un projet baptisé EuroHAPS portant sur la démonstration de plateformes stratosphériques de type HAPS (High Altitude Pseudo Satellites). Mené par un consortium coordonné par la société franco-italienne, ce projet de 38 mois, dont le coût total est estimé à 63,5 M€, réunit 21 partenaires et 18 sous-traitants, issus de 21 pays différents. Il avait déjà été sélectionné par la Commission l’été dernier en tant que projet collaboratif de recherche et développement dans le domaine de la défense au titre du Fonds européen de défense (FED).

On rappellera que les HAPS peuvent compléter les moyens terrestres, satellitaires ou aéroportés en apportant des capacités uniques pour répondre aux enjeux opérationnels. Peu utilisée jusqu’à présent, la stratosphère, précise Thales Alenia Space, se prête à des missions de très longue durée (jusqu’à un an) et ce à des distances relativement proches de la Terre (environ 20 km). Cette proximité permettrait d’offrir d’excellentes résolutions aux missions d’observation et de garantir aux missions de télécommunications de très bons bilans de liaison.

Dans le détail, l’objectif du projet EuroHAPS est de développer plusieurs démonstrateurs stratosphériques répondant à différentes missions en vue d’améliorer les capacités de communications et de renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR). Parmi ces démonstrateurs figure en bonne place une plateforme Stratobus à échelle réduite fournie par Thales Alenia Space, en l’occurrence un dirigeable propulsé à l’énergie solaire assurant des missions de longue durée et avec une forte capacité d’emport de charge utile. (On se souviendra à cet égard que le programme Stratobus avait été enclenché par Thales Alenia Space dès 2014, mais avait été quelque peu ralenti ces dernières années.)

Le projet prévoit deux autres démonstrateurs : l’un fourni par le Centre italien de recherche aérospatial (CIRA), l’autre par les sociétés allemandes ESG et TAO. Selon Thales Alenia Space, les trois plateformes, aux architectures distinctes, sont complémentaires, avec notamment des durées d’opération, des capacités et des contraintes opérationnelles très différentes.

L’Europe pourrait ainsi disposer à terme d’un panorama de solutions couvrant de nombreux besoins.

Un ensemble de missions sera par ailleurs testé sous ces différentes plateformes, telles que l’observation par lidar pour détecter et classifier des cibles maritimes ou terrestres, avec, pour ces dernières, la possibilité de détection dans des environnements partiellement couverts par de la végétation. D’autres missions sont également prévues comme le renseignement électronique par détection et localisation de moyens de communication (ComInt : COMmunication INTelligence) ou de radars (ElInt : ELectronic INTelligence). Un réseau maillé de télécommunications haut débit destiné à connecter différents acteurs du milieu aéroterrestre sera par ailleurs testé.

Avec le projet EuroHAPS, l’utilisation des HAPS pour des utilisations gouvernementales ou de défense est donc relancée, se réjouit Thales Alenia Space, et ce grâce au support de six ministères de la Défense (DGA pour la France, Segredifesa pour l’Italie, DGAM pour l’Espagne, BMVg pour l’Allemagne, le ministère pour l’Innovation et la Technologie hongrois, ainsi que le ministère de la Défense tchèque), auxquels s'ajoutent la Commission européenne, la région Sud et la région des Canaries d’où devraient être gérés, en plus des vols prévus en Sardaigne, les vols de démonstration depuis l’île de Fuerteventura à partir de 2024.

(*) Thales Alenia Space est une société commune à Thales (67%) et à l'italien Leonardo (33%)

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