En fin d’année dernière, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) annonçait avoir été sélectionnée par le gouvernement pour mener à bien deux projets tournés vers l’accompagnement des start-up sur le marché du numérique, dont l’un portait sur la gestion dynamique des bandes de fréquence par la blockchain. ...L’essor de nombreuses start-up rend en effet nécessaire une gestion plus souple et réactive du spectre des fréquences avec un service capable de planifier et de gérer les fréquences localement, quel que soit le volume des demandes, avec l’assurance qu’elles ne seront ni brouillées ni occupées par un autre acteur.
Dans ce cadre, l'ANFR et la jeune société française Blockchain Partner ont annoncé vendredi dernier 20 avril 2018 un partenariat pour le lancement d’une blockchain des fréquences à l’automne 2018. Ce serait la première participation d’une agence de l’Etat à une blockchain ouverte aux usagers. Retenu dans le cadre des Projets d’investissement d’avenir, le projet est porté par la Direction générale des entreprises (DGE) et piloté par l’ANFR qui planifie, gère et contrôle l’utilisation en France du domaine public des fréquences radioélectriques, sous réserve des compétences de l’Arcep, du CSA et des administrations utilisatrices du spectre.
Depuis plusieurs années, des travaux conjoints de l’ANFR et de l’Arcep ont permis d’ouvrir de plus en plus de bandes de fréquences à un régime d’autorisation générale (ce qu’on appelle communément les « fréquences libres », comme les bandes Wi-Fi), facilitant ainsi leur utilisation pour les usages innovants. Du coup, ces bandes sont de plus en plus sollicitées, notamment lors de grands événements médiatiques. La blockchain des fréquences permettra d’accompagner cette croissance afin d’apporter une meilleure qualité de service aux utilisateurs, assure l’ANFR.
L’Agence a fait appel aux services de Blockchain Partner, start-up française de référence sur la blockchain, dont les équipes avaient déjà accompagné avec succès la Banque de France et l’Etat de Genève dans le déploiement de solutions blockchain. Cette blockchain permettra d’expérimenter un nouveau mode de gestion du spectre, tourné vers le numérique, l’auto-organisation des acteurs et l’anticipation de leurs besoins. La première phase du projet sera testée au sein de French Tech Central, l’espace French Tech de Station F où est présente l’ANFR. La mise en fonction opérationnelle est attendue à la fin de l’année 2018.