C’est lors de l’événement Surfin Bitcoin qui s’est déroulé à Biarritz à la fin du mois d’août que les sociétés françaises Kalima, à l’origine d’une technologie de blockchain pour l’industrie, et Kerlink, fournisseur de stations de base et de solutions pour les réseaux IoT longue portée et basse consommation (LPWAN), ont montré la validité opérationnelle d’une solution permettant d’accélérer l’adoption des "Smart Contracts" de Kalima par les entreprises dans des applications de l’Internet des objets.
Pour rappel, Kalima a construit une technologie de blockchain pour sécuriser et accélérer la collecte, la transmission, le stockage et la monétisation des données des industries utilisant des systèmes IoT. Grâce à la possibilité de construire sa propre blockchain privée, une Privachain selon la terminologie de Kalima, chaque industrie utilisant l'IoT peut alors sécuriser de manière indépendante ses données. Dans ce cadre, Kalima collabore déjà depuis plusieurs mois avec Kerlink pour embarquer sa technologie logicielle dans les équipements de ce dernier (voir notre article détaillé sur la coopération technique entre les deux sociétés).
Quant aux Smart Contracts de Kalima, ils utilisent une cryptomonnaie orientée entreprise et Internet des objets, en s’appuyant sur la technologie Lightning Network de la société, un réseau décentralisé permettant d’effectuer des micropaiements instantanés en bitcoin. Cette couche logicielle (layer 2) agit ici comme la surcouche d’une blockchain déjà existante, et résout des problématiques de mise à l’échelle et de vitesse des transactions auxquelles la blockchain principale (layer 1) n’arrive pas à répondre assez efficacement.
Concrètement, cette fonction du Lightning Network rend techniquement possible pour des utilisateurs de réaliser des micropaiements instantanés en bitcoins. Or, selon Kalima, jusqu’à ce jour, aucune solution technique ne répondait à ce besoin de Smart Contracts pour le réseau bitcoin. Kalima et Kerlink ont donc travaillé de concert sur une nouvelle approche des Smart Contracts reposant sur le protocole industriel Kalima Blockchain, conçu spécifiquement pour les entreprises et l’IoT et permettant de déclencher des microtransactions. Objectif : rendre possibles les paiements en bitcoins via la couche Ligthning Network et authentifier/sécuriser les données de l’entreprise et de l’IoT, grâce aux Smart Contracts de Kalima ainsi créés.
Le protocole Kalima offre dès lors la possibilité d’embarquer la blockchain dans les objets connectés, de traiter directement la donnée dans le capteur et de lui ajouter de la valeur (par exemple avec la contextualisation de l’information) en raison de son authentification et de sa traçabilité native. Selon Kalima, la particularité de sa solution réside ainsi dans sa capacité à exécuter ses Smart Contracts au plus près des capteurs déployés sur le terrain (edge), et non dans le cloud, à la source même de la génération de la donnée et au cœur des processus de l’entreprise et des chaînes d’objets connectés.
De fait, les Smart Contracts de Kalima fonctionnent ainsi “au-dessus” du Lightning Network et les données sont conservées en dehors des transactions bitcoins et des circuits et nœuds du Lightning Network. Il est même possible, toujours selon Kalima, d’imaginer un layer 3, à savoir une troisième couche pour bitcoins, proposée par le protocole Kalima.
Dans le démonstrateur technique présenté (POC, Proof-of-Concept), une passerelle (gateway) LoRaWAN de Kerlink embarque la blockchain Kalima. Elle autorise ainsi la transmission des données collectées par les capteurs jusqu’à une plateforme centrale chargée de les analyser (dans un scénario de type Cloud Computing), ou bien uniquement la remontée d’informations critiques si les données sont traitées directement dans la passerelle (dans un scénario Edge Computing). Dans cette solution, la blockchain bitcoin est utilisée pour gérer et garantir les droits de propriété, les droits d'accès et éviter les problèmes de double dépense, tandis que le Lightning Network est utilisé pour le passage à l’échelle des transactions de micropaiements (vitesse et volume).
Parallèlement, la combinaison des technologies de Kalima et Kerlink permet d’ajouter de la valeur dans la passerelle, en limitant la consommation de ressources et en offrant des temps de réponse et des volumes de transactions compatibles avec les exigences de l’industrie. Plus précisément, le POC montre comment le protocole Kalima, en exécutant des Smart Contracts dans une gateway LoRaWAN de Kerlink, déclenche des micropaiements en bitcoins sur le Lightning Network, en fonction de paramètres et de scenarios choisis pour l’IoT.
L’objet de la démonstration a notamment porté sur la protection des salariés, et plus particulièrement sur l’enjeu de la qualité de l’air intérieur dans l’entreprise. Concrètement, le scénario a mis en évidence comment la dégradation de la qualité de l’air est détectée par un capteur qui transmet instantanément l’alerte à l’entreprise. A réception de cette alerte, l’entreprise est incitée à prendre immédiatement les mesures nécessaires pour répondre de manière efficace à cette dégradation. La simple action pour l’équipe d’aérer le bâtiment par l’ouverture des fenêtres permet de ramener rapidement la qualité de l’air à un niveau normal. C’est ce comportement actif, consistant à améliorer la qualité de l’air dans le bâtiment, qui déclenche alors la récompense, en l’occurrence une rémunération en bitcoin pour l’équipe responsable de la gestion des bâtiments.
Cette solution complète dont la mise sur le marché est prévue pour le second semestre 2023, pourra être mise en place, selon Kalima, dans de nombreux cas d’usage qui proposent le bitcoin comme un nouveau moyen de récompense.