Le 21 septembre 2024, aux environs d’une heure du matin (heure de Paris), le lanceur Electron de la société Rocket Lab a mis en orbite avec succès cinq nouveaux satellites de la constellation Kinéis taillée pour les besoins du marché de l’Internet des objets (IoT). L’entreprise française peut désormais s’appuyer sur dix nanosatellites déployés sur les vingt-cinq prévus à terme. (Les cinq premiers ont été envoyés dans l’espace en juin dernier, lire notre article.)

Une fois complète, la constellation Kinéis pour l’IoT devrait pouvoir connecter tout objet déployé dans n’importe quel endroit du globe (zones blanches comprises) et transmettre des données utiles aux utilisateurs en quasi-temps réel. « Avec dix nanosatellites en vol, nous nous rapprochons de l’ouverture de nos services commerciaux disponibles partout dans le monde, a commenté Alexandre Tisserant, le CEO de la société française. Dans quelques mois, Kinéis connectera des milliers d’objets et transmettra de la "data" aux entreprises et aux organismes publics dans de nombreux domaines d’activité. »

Avec un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros en 2023, la start-up toulousaine créée en 2019 vise la rentabilité d’ici trois ans avec près de 20 millions d’euros de CA. L’ouverture des services commerciaux préliminaires est prévue à la fin de l’année 2024, en attendant l’ouverture des services complets en 2025. Kinéis se targue de devenir le leader européen d’ici à trois ans avec l'objectif de détenir un tiers du marché mondial de l’IoT, en s’appuyant entre autres sur plusieurs stratégies clés qui tirent parti de ses atouts dans le domaine des nanosatellites et de l’IoT.

Dans cet objectif, la société a d’ores et déjà signé quelques partenariats stratégiques et technologiques. Avec Europorte, premier opérateur privé de fret ferroviaire, Kinéis a notamment développé Track Value, une solution de traçabilité et de monitoring pour l’ensemble des activités de fret (routier, ferroviaire, aérien et maritime). Il s’agit de la première application industrielle conçue spécifiquement pour le secteur du fret et de la logistique qui intègre la transmission de données via la connectivité spatiale de la firme hexagonale.

Kinéis s’est aussi associé à l’allemand Dryad Networks, leader dans la détection ultraprécoce des feux de forêt afin d’intégrer les capacités de transmission directe des capteurs de feux de forêt Silvanet de Dryad Networks à ses nanosatellites. Ce qui ouvrirait de nouvelles possibilités révolutionnaires de détection et d’alerte des secours en moins de 15 minutes, même dans les zones blanches reculées.

On rappellera aussi qu’en mai 2024, Kinéis a annoncé une collaboration avec la société de semi-conducteurs Semtech, propriétaire de la technologie radio basse consommation LoRa, collaboration dont l’ambition est d’assurer une connectivité hybride (satellite et terrestre) à partir de la même puce. En l’occurrence ici les puces LoRa Edge de Semtech, dont les modèles LR1110/LR1120 qui sont en mesure d’offrir une connectivité LoRa dans les bandes de fréquence "terrestres" sub-GHz et 2,4 GHz ainsi que dans la bande satellite S (1,9 GHz - 2,1 GHz). Et ce grâce en particulier à la technologie LF-FHSS (Long Range – Frequency Hopping Spread Spectrum) ratifiée par la LoRa Alliance et spécialement conçue pour les réseaux IoT de grande capacité.

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