Filiale de la firme suisse WISeKey International Holding, la société de semi-conducteurs SealsQ Corp, créée début 2023, a achevé le développement d'une puce de test post-quantique à architecture RISC-V, une étape jugée importante dans le développement d'une nouvelle génération de plateformes sécurisées RISC-V aptes à affronter les menaces potentielles des futurs ordinateurs quantiques.

Si l’on en croit WISeKey, la puce, dont la première version commerciale devrait être échantillonnée fin 2024, s'alignera sur les normes actuelles de sécurité les plus strictes (CC-EAL5+, FIPS…) et sera également capable d'exécuter des algorithmes cryptographiques post-quantiques (PQC) afin de prendre en charge les schémas de chiffrement hybrides de nouvelle génération, y compris les techniques robustes s’appuyant notamment sur les structures en treillis ou sur la théorie des codes, conçues pour résister aux menaces de l'informatique quantique.

On rappellera ici que les ordinateurs quantiques, dans le cadre de leur montée en puissance, pourront potentiellement à terme "craquer" de nombreuses méthodes de chiffrement actuellement utilisées pour protéger des informations sensibles, telles que les algorithmes RSA et ECC. La cryptographie post-quantique vise donc à développer de nouvelles méthodes de chiffrement sécurisées contre les attaques quantiques.

Selon WISeKey, la première version commerciale de la nouvelle plateforme SealsQ à architecture RISC-V s'alignera sur les principales références de sécurité, notamment la norme TPM 2.0 établie par le Trusted Computing Group (TCG). La société prévoit en effet d'utiliser cette plateforme pour servir différents segments du marché des circuits sécurisés, notamment les puces TPM et les microcontrôleurs sécurisés aptes à répondre aux besoins spécifiques des marchés de l’Internet des objets (IoT), de l’automobile, de la santé et de l’énergie intelligente. Deux segments en forte progression.

Le marché des microcontrôleurs sécurisés devrait ainsi atteindre 2,2 milliards de dollars d'ici à 2026, selon la société d’études ABI Research. Une forte demande émanera des services publics et de l'IoT industriel, ainsi que des villes et des bâtiments intelligents, notamment pour les microcontrôleurs dotés de technologies d'exécution de confiance capables de faire tourner en toute sécurité des applications critiques et hautement sensibles en périphérie de réseau (edge). Parallèlement, le marché mondial des puces TPM devrait croître d’environ 13% par an en moyenne entre 2023 et 2035. Le marché devrait générer un chiffre d’affaires de 6 milliards de dollars d’ici à la fin 2035, contre environ 2 milliards de dollars en 2022, en raison du caractère de plus en plus abordable des appareils connectés tels que les ordinateurs portables, les smartphones et les tablettes.

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