La jeune société Dracula Technologies, qui a conçu une technologie photovoltaïque organique réalisée par impression numérique destinée à alimenter les objets connectés à basse consommation, bénéficie aujourd'hui du soutien de deux industriels pour son développement... : MGI Digital Technology, spécialiste entre autres de l’électronique imprimée, et ISRA Cards, concepteur et fabricant de cartes et de supports personnalisés intégrant de l'électronique. Ces deux entreprises vont investir financièrement et matériellement à hauteur d'envrion 2 millions d'euros dans la start-up fondée en 2012 et basée à Valence (Drôme) pour l'accompagner dans la phase de préindustrialisation de sa technologie Layer, destinée à alimenter en énergie les objets connectés grâce au photovoltaïque organique. Un financement qui sera complété par une levée de fonds via la plate-forme de financement participatif WiSEED d'un objectif de 600 000 euros dont la moitié est d’ores et déjà sécurisée.
Le procédé Layer mis au point par Dracula Technologies consiste à réaliser des capteurs photovoltaïques organiques souples via une technologie d’impression numérique reposant sur un jet d’encre optimisé (DOD, Drop-On-Demand). Une approche qui permet de déposer de minces couches de polymères conducteurs (de la famille des fullerènes) sur un film plastique flexible. Selon les formules d'empilement choisies pour les différents substrats, le dispositif produit un courant capable d'alimenter les objets nomades ou bien de générer de la lumière par électroluminescence. Le procédé s’appuie sur l’association de cinq couches qui possèdent chacune leurs propres propriétés physiques permettant de produire de l'énergie à partir de la lumière ambiante (naturelle ou artificielle). L'ensemble des cinq couches imprimées sur un substrat souple forme alors un module photovoltaïque organique.
A noter que Dracula Technologies formule ses encres à partir de matériaux conducteurs qui ne font appel à aucune terre rare ni plomb. La technologie, qui a nécessité plus de sept années de R&D, est protégée par cinq brevets déposés entre 2014 et 2019. En parallèle, l'équipe composée d'une quinzaine de personnes se targue de près de 60 publications scientifiques à son actif.
La levée de fonds devrait permettre à Dracula Technologies de se doter d'une ligne de préséries, de réaliser de nouveaux recrutements et d'intensifier, en France et à l'international, le développement commercial de sa technologie capable de générer de l'énergie localement et de manière durable, une alternative à la pile classique et à ses contraintes associées.
La jeune pousse a déjà réalisé deux preuves de concept (PoC) avancées avec des industriels français, et notamment au travers d'une collaboration avec Orange Labs qui vise à rendre autonome un capteur communicant dans le cadre d’un développement autour de la maison connectée. La société commercialise aussi des kits de démonstration qui permettent de prototyper des dispositifs autonomes dans une approche préalable à la réalisation de preuves de concept.