Le 14 janvier dernier, le ministère des Armées a officiellement remis à Dassault Aviation le contrat de développement du standard F4 de l’avion de combat Rafale dont la validation est prévue pour 2024, avec certaines fonctions disponibles dès 2022. ...Après les standards F1 (spécifique aux premiers avions de la Marine), F2 (avec des capacités air-sol et air-air), F3 et F3R (dotés d’une polyvalence élargie), le standard F4, si l’on en croit l’avionneur, doit marquer une nouvelle étape vers des solutions de connectivité innovantes, l’idée étant d’optimiser l’efficacité de l’avion dans le combat en réseau (nouvelles liaisons satellite et intra-patrouille, serveur de communication, radio logicielle, etc.).
« Le Rafale F4 repose sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la disponibilité, ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, a précisé Florence Parly, la ministre des Armées. Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. » De nouvelles fonctions seront ainsi développées pour améliorer les capacités de l’avion dans un environnement de plus en plus complexe et face à un spectre de menaces plus étendu. Et, dans ce cadre, le groupe Thales, dont les équipements et systèmes électroniques équipent le Rafale de son nez jusqu’à sa dérive, sera particulièrement sollicité.
L’équipementier devrait ainsi « travailler à l’amélioration des capteurs et au développement de la connectivité du Rafale, affin d’offrir des performances plus étendues et des fonctionnalités opérationnelles nouvelles, en interconnectant davantage les Rafale et l’ensemble des moyens concourant aux missions ». Thales travaillera notamment à l’introduction du système de communication à radio logicielle CONTACT (pour des liaisons de données souveraines plus sécurisées), d’un serveur de communication intelligent sécurisé, et d’une solution de transmission par satellites (SATCOM) via Syracuse IV.
Afin de garantir le haut niveau de survivabilité du Rafale, Thales va aussi instiller de nouvelles capacités de détection et de brouillage au sein du système de guerre électronique SPECTRA. Le radar à antenne active RBE2, quant à lui, verra son emploi amélioré notamment pour ses capacités en mode air/sol. La nacelle optronique TALIOS, enfin, mettra à profit l’intelligence artificielle pour un traitement en vol quasi instantanément des données collectées pour extraire et identifier des cibles. Les équipages, explique Thales, pourront ainsi mieux évaluer les situations tactiques, traiter en temps réel un volume d’informations beaucoup plus important et prendre plus rapidement la meilleure décision dans chacun des moments décisifs de leur mission (trouver, identifier, classifier, engager des cibles en toute sécurité, pour ensuite valider et analyser le résultat).
Ajoutons qu’en termes de disponibilité, le standard F4 du Rafale devrait bénéficier d’un nouveau système de pronostic et d’aide au diagnostic qui se distinguera par des capacités de maintenance prédictive. D’autres optimisations de la maintenance sont également programmées avec notamment des solutions bâties sur le Big Data et l’intelligence artificielle, considérés par Thales comme des axes stratégiques de ses activités, l’ambition étant de prévoir les défaillances avant qu’elles ne surviennent.
Le standard F4 prévoit aussi l’intégration de nouveaux armements (comme le missile air-air Mica NG et l’Armement air-sol modulaire A2SM de 1 000 kg) et l’arrivée d’un nouveau calculateur moteur.