Concepteur d’un microcontrôleur neuromorphique ultrasobre, le batave Innatera lève 15 millions d’euros

Innatera

Créée en 2018 et issue de l’université de technologie de Delft, la jeune société néerlandaise Innatera, positionnée sur le marché des puces neuromorphiques, a finalisé avec succès un cycle de financement de série A de 15 millions d'euros, cofinancé par le Fonds du Conseil européen de l’innovation (EIC Fund), ainsi que par les investisseurs existants de la start-up MIG Capital, Matterwave Ventures et Delft Enterprises. Le fonds Invest-NL Deep Tech Fund a participé à hauteur de 4,8 millions d’euros dans ce tour de table. Cette injection de capital doit permettre à Innatera d'accélérer son passage à la production de volume, d'élargir son offre en matière d’applications ciblées et d'investir dans son réseau de relations.

C’est à l’occasion du salon CES 2024 qui s’est tenu en janvier que le néerlandais Innatera a annoncé officiellement son microcontrôleur neuromorphique, baptisé Spiking Neural Processor T1. Cette puce s’inspire du fonctionnement du cerveau humain pour apporter directement de l’intelligence artificielle au niveau des capteurs (ou des dispositifs intégrant des capteurs) et ce dans des applications comme le traitement vocal intelligent au sein d’interfaces homme-machine, le monitoring de signaux vitaux dans les dispositifs portés sur soi, la reconnaissance de cibles dans les radars et lidars ou la détection de fautes dans les équipements industriels ou automobiles.

Aux dimensions de 2,16 x 3 mm, le Spiking Neural Processor s’appuie sur une architecture de traitement de signaux analogiques et mixtes présentée comme révolutionnaire et spécialement conçue pour mettre en œuvre des réseaux de neurones à impulsions (SNN). Ce type de réseaux de neurones pilotés par les événements possède une notion précise du temps qui leur permet d'être dix à cent fois plus compacts que les réseaux de neurones artificiels conventionnels, en particulier pour les applications dont les données recèlent de fortes corrélations spatiales et temporelles.

Ainsi, contrairement aux réseaux de neurones traditionnels qui traitent toutes les données en continu, les SNN ne répondent qu'aux événements pertinents. Ils s’avèrent donc beaucoup plus efficaces dans le traitement des données issues de capteurs, qui contiennent souvent beaucoup de bruit et de redondance. En ce sens, la puce-système T1 de la société néerlandaise pourrait révolutionner le traitement des données des capteurs en périphérie (edge) et ouvrir de nouvelles possibilités pour les applications dans les dispositifs électroniques portés sur soi, la maison intelligente et l'Internet des objets.

Outre la technologie de traitement neuromorphique à signaux mixtes et analogiques d'Innatera, la puce intègre également un processeur 32 bits RISC-V et s’avère aussi capable d’accélérer des modèles de réseaux de neurones à convolution (CNN) traditionnels.

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