Batteries miniatures recyclables : le français BeFC entre en phase industrielle et lève 16 millions d’euros

BeFC lève 16 millions d'euros

Créée en 2020 et basée à Gières (près de Grenoble), la jeune société française BeFC (acronyme de Bio enzymatic Fuel Cell) vient de boucler en série A un financement à hauteur de 16 millions d’euros. Une levée de fonds faite avec le soutien d’Avolta Partners en tant que conseiller financier et d'Otium Capital en tant qu'investisseur principal, suivi d'un engagement des investisseurs historiques de la société, à savoir Demeter, BNP Paribas Développement et Supernova Invest.

Né des travaux de chercheurs du département de chimie moléculaire du CNRS à Grenoble, BeFC a développé une pile à combustible bioenzymatique, en d’autres termes une biopile ultrafine et flexible à base de substrats en papier et cellulose. Ces biocatalyseurs transforment des biocarburants naturels (glucose et oxygène) en enzymes spécifiques afin de créer de l’électricité. La solution qui délivre une tension de 0,75 V est destinée à alimenter des appareils électriques de basse consommation, dans le domaine de la santé par exemple (patches pour diabétiques, tests de grossesse…).

Selon BeFC, ces biopiles peuvent également trouver des applications dans des traceurs pour la logistique, dans le packaging de luxe ou encore dans le suivi de produits alimentaires tout au long d’une chaîne d’approvisionnement.

BeFC voit ses batteries comme une alternative aux batteries miniatures actuelles fondées sur des métaux, toxiques et peu écologiques au niveau du recyclage. La technologie de base utilise des catalyseurs biologiques pour générer de l'électricité à partir de l'oxydation électro-enzymatique des sucres et de la réduction de l'oxygène. Et contrairement aux batteries et piles à combustible conventionnelles qui utilisent des catalyseurs métalliques rares ou toxiques, la biopile de BeFC utilise des enzymes naturelles pour produire de l'électricité, sans recours à des solvants ou additifs toxiques.

Le cycle de financement de 16 M€ qui fait suite à une levée de fonds d'amorçage de 3 millions d’euros réalisée en 2020 va permettre à BeFC de franchir le cap de l’industrialisation de son procédé et de construire une production pilote en France. Il va aussi aider à renforcer son portefeuille de propriété intellectuelle (avec d’ores et déjà 30 brevets) et à assurer les embauches nécessaires à la croissance de l’entreprise.

Avec une équipe établie de 45 personnes, l'objectif est de déployer la technologie à l'échelle internationale en Amérique du Nord et en Asie, et d'atteindre à terme une capacité de production de 1 million d'unités par jour.