[EMBEDDED WORLD] Les organisateurs du salon Embedded World 2019 ont décerné hier 26 février leurs traditionnels trophées qui, cette année, mettent en valeur quatre solutions innovantes dans les domaines des architectures matérielles, du logiciel, des outils, des systèmes de vision embarqués, avec en sus, pour la première fois cette année la mise à l’honneur d’une start-up.... Le jury 2019, à travers ses choix, a mis sur le devant de la scène les interfaces sensorielles haptiques, la mise en œuvre logicielle de la sûreté de fonctionnement sur des microcontrôleurs, la configuration d’instruments embarqués dans les FPGA, et une technologie de simulation de conception matérielle.
Catégorie Matériel. C’est le britannique Ultrahaptics qui a remporté les suffrages avec son module ultrahaptique “Stratos Inspire”. La solution permet aux utilisateurs de ressentir les sensations haptiques à mains nues, sans avoir à porter quoi que ce soit (un gant spécifique par exemple). Le module de la société est conçu pour être ajouté rapidement aux écrans existants ou intégré pour fournir des expériences de localisation en réalité virtuelle ou en réalité augmentée. Il intègre un ensemble de minuscules haut-parleurs à ultrasons contrôlés par des algorithmes installés sur deux circuits : un microcontrôleur et un FPGA. Ces algorithmes contrôlent la synchronisation et la fréquence des ultrasons qu’ils émettent, de sorte que la pression produite par les ondes ultrasonores se concentre en plusieurs points à la portée de l’utilisateur. Le module comprend en outre une caméra qui suit les mains de l’utilisateur afin que les sensations haptiques puissent être appliquées directement à la paume de la main ou au bout des doigts.
Catégorie Logiciel. Hitex a été remarqué par le jury pour sa solution de gestion de la sécurité pour la seconde génération des microcontrôleurs Aurix d’Infineon. L’outil SafeTpack de la société allemande s’occupe de la sécurité fonctionnelle du microcontrôleur en gérant le LBIST (Logic Built-In Self-Tests) complexe des architectures Aurix ainsi que d’autres fonctions de sécurité comme la surveillance du flux de programmes, afin de s’assurer que tous les codes relatifs à la sécurité ont été exécutés ou que les périphériques sont contrôlés de manière cyclique. L’objectif visé est de permettre aux développeurs de se concentrer sur l’application. SafeTpack coordonne aussi l'exécution des tests de démarrage et cycliques garantissant le bon fonctionnement du cœur du microcontrôleur et des bus internes.
Catégorie Outils. Le jury a choisi la solution ChipVORX de l’allemand Göpel electronic. Il s’agit avec cette solution d’utiliser les capacités natives de n’importe quel FPGA pour configurer des instruments embarqués dans le circuit programmable et exécuter diverses fonctions de test. Ces instruments, appelés ChipVORX IP, sont générés automatiquement par l'utilisateur via une interface Web à l'aide d'un processus de synthèse pris en charge par le cloud, puis chargés et exécutés de manière automatique dans le FPGA. ChipVORX autorise les utilisateurs à configurer des instruments de test complexes sans avoir de connaissances spécialisées sur ce domaine.
Catégorie Vision embarquée. C’est la société d’outre-Rhin Bassler qui est le gagnant avec son kit de développement “dart BCON for Mipi”. Cette solution s’appuie sur le premier module de caméra utilisant le processeur de signal d'image (ISP) Snapdragon de Qualcomm, sous Linux. Ce concept réduit la charge de traitement globale du système et libère de la puissance de calcul pour les applications de vision. Le kit de Bassler fournit une plate-forme de développement complète pour les projets de vision embarqués complexes en combinant un traitement intégré haute performance et la technologie d’interface Mipi CSI-2 avec des normes et des fonctionnalités du monde de la vision industrielle.
Catégorie Start-up. C’est le français Wisebatt, dont L'Embarqué a tracé un portrait de start-up en mai 2018 (voir ici), qui est primé. Son outil de simulation original, destiné aux ingénieurs électroniciens développant des dispositifs dans l’IoT, permet de réaliser des prototypes virtuels et de collaborer entre équipes pour faire le choix optimal entre coût, durée de vie de la batterie et performances, et ce très tôt dans le cycle de conception. Les ingénieurs en matériel peuvent ainsi accéder à des résultats de modélisation complexes, rapidement . Parallèlement, Wisebatt propose un modèle économique dit “Freemium” qui permet à quiconque de bénéficier gratuitement des technologies de la société sur des projets ouverts. Avec comme objectif d’améliorer la collaboration sur les projets matériels en open source (Open Hardware).