L’IRT (Institut de recherche technologique) SystemX, focalisé sur la transformation numérique de l'industrie, des services et des territoires, lance le projet 3SA (Simulation pour la sécurité des systèmes du véhicule autonome) pour une durée de quatre ans.... Ce projet s'inscrit dans le prolongement du projet SVA (Simulation pour la sécurité du véhicule autonome) lancé en 2015 et qui s'achève cette année. Il vise à aller plus loin dans l'usage de la simulation numérique pour démontrer la sécurité du véhicule autonome particulier. Avec au cœur du projet l'étude des méthodes et outils de simulation des systèmes de conduite autonome, impliquant la modélisation des capteurs, la mise à disposition d'une bibliothèque de scénarios, le développement d'une méthode d'analyse des résultats de simulations et la constitution d'un référentiel méthodologique.
Concrètement, le projet 3SA va s'intéresser aux trois grands aspects de la sécurisation du véhicule autonome (hors cybersécurité) :
- le dysfonctionnel des systèmes et intersystèmes liés notamment aux bogues logiciels ou aux pannes matérielles,
- le fonctionnel sûr (ou SOTIF, Safety Of The Intended Functionality) centré sur les décisions erronées liées notamment à une mauvaise interprétation de l'environnement par le véhicule,
- et les mésusages potentiellement prévisibles du conducteur, visant à identifier et empêcher les mauvaises utilisations du système.
Dans ce cadre, plusieurs activités seront poursuivies par rapport au projet SVA. Il s’agit d’abord de la modélisation des capteurs. Ce sujet, jugé techniquement complexe par SystemX, est incontournable car les capteurs sont à l'origine d'erreurs d'interprétation de l'environnement par le véhicule. Pour pouvoir tester le comportement du véhicule autonome par simulation dans un environnement dégradant le fonctionnement des capteurs (pluie, brouillard, faible luminosité, etc.), il est indispensable de connaître les effets perturbants de l'environnement sur les données fournies par ces derniers, et d'intégrer ces effets dans les modèles. La caractérisation et la modélisation des caméras et radars seront poursuivies et complétées par l'étude des lidars et de la navigation.
Ensuite, des études vont être conduites sur les méthodes et outils de simulation des systèmes de conduite autonome. Dans ce cadre, différents niveaux d'abstraction de la modélisation seront utilisés pour adapter la représentativité de la simulation à l'exhaustivité des tests en fonction du besoin. Il s'agira notamment de réduire la complexité de la mise en œuvre des modèles, de développer des méthodes de post-traitement des résultats et d'optimiser l'exploitation des modèles pour réduire les temps de calcul.
Enfin, la construction d’une bibliothèque de scénarios potentiellement sécuritaires, initiée dans le cadre de SVA, sera poursuivie et pérennisée. Cette bibliothèque contribue à l'établissement des réglementations et normes internationales.
« Réunissant les principaux constructeurs et équipementiers français, le projet SVA était très ambitieux mais il a notamment permis de mettre en évidence les limites des méthodologies existantes et de proposer des méthodes et outils de modélisation pour aider à la conception et à la validation des véhicules autonomes, précise Jean Van Frank, chef de projet 3SA. D'autres résultats emblématiques ont marqué ce projet comme le partage d'une vision commune du problème posé par la spécificité de la sécurisation du véhicule autonome, la constitution d'une bibliothèque de scénarios et la réalisation d'une plate-forme de simulation du véhicule et de son environnement. Dans cette veine, le projet 3SA se focalisera sur les différentes approches par simulation pour prendre en compte le fonctionnel sûr, i.e. l'identification correcte par le véhicule de l'environnement complexe dans lequel il évolue. »
Le projet 3SA représente un effort de 15 équivalents temps-plein sur la période avec la participation des sociétés All4Tec, Ansys-Optis, Apsys, AVsimulation, Expleo, PSA, Oktal-SE, Renault, Sector Group et Valeo au niveau industriel, ainsi que du CEA et du LNE au niveau académique.