Positionnée sur le marché des cœurs de processeur embarqués RISC-V destinés aux concepteurs de puces-systèmes de type SoC, la société tchèque Codasip annonce avoir levé 10 millions de dollars auprès du fonds de capital-risque français Ventech Capital, du chinois Shenzhen Capital Group, de l’allemand Paua Ventures et du spécialiste du stockage Western Digital. ...
Créé en 2006 et membre fondateur de la Fondation RISC-V, Codasip compte utiliser cette manne financière pour étoffer ses équipes de ventes et de support et intensifier ses activités de développement produit liées aux IP et aux outils d’optimisation RISC-V. Avec Codasip Studio, la société estime en effet proposer un environnement de développement rapide de processeurs et puces-systèmes à architecture RISC-V permettant aux utilisateurs de différentier leurs produits avec des IP calibrées pour répondre à des exigences de conception matérielle et logicielle spécifiques et ce à moindre coût et moindre risque qu’avec des offres génériques (lire aussi notre article ici).
Pour rappel, l’architecture open source RISC-V définit un jeu d’instructions bâti sur les principes des architectures matérielles de processeurs Risc (Reduced Instruction Set Computer). Selon ses promoteurs, ses caractéristiques, doublées de ses capacités d’extension (avec des instructions d’unité de calcul en virgule flottante par exemple), la rendent adaptée aussi bien aux serveurs dans le cloud qu’aux terminaux mobiles ou aux systèmes embarqués les plus contraints. (Pour plus de détails, lire notre article Une alternative open source commence à briller au firmament des architectures de processeurs.) Un certain nombre de fabricants de semi-conducteurs ont d’ailleurs déjà adopté l’architecture RISC-V à l’instar des fournisseurs de composants programmables Microsemi (aujourd’hui Microchip) et Lattice, de la jeune société SiFive (fondée par les créateurs de l’architecture RISC-V à l’université de Californie à Berkeley), des spécialistes des cœurs de microcontrôleurs embarqués Codasip, Cortus et Minima Processor, ou du fournisseur de cœurs de processeur Andes Technology.
Western Digital, de son côté, est très impliqué dans la promotion de l’architecture RISC-V et, avant d’investir dans Codasip, avait déjà mis des billes dans la société Esperanto Technologies, qui veut faire du RISC-V « l’architecture de processeur de choix pour les applications d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique les plus exigeantes, celles qui draineront l’innovation dans le domaine du calcul au cours de la prochaine décennie » (lire notre article ici). Egalement membre fondateur de la Fondation RISC-V, Western Digital compte faire basculer à terme vers l’architecture RISC-V tous les cœurs, processeurs et contrôleurs que la société utilise. L’enjeu est de taille car la firme consomme plus d’un milliard de cœurs de processeur par an sur l’intégralité de son portefeuille de produits de stockage. Selon Western Digital, cette transition sera graduelle et, une fois terminée, c’est donc près de deux milliards de cœurs RISC-V qui devraient être écoulés sur le marché par an à travers les produits de la société américaine !