Présentée lors du salon CES 2020 par la jeune société française Lexilife (basée à Rennes et fondée par Jean-Baptiste Fontes), la lampe Lexilight a pour ambition d’aider les personnes souffrant de dyslexie à surmonter leur handicap. ...
À la lecture, chez les dyslexiques, une image miroir se superpose au texte, créant un trouble et compliquant le déchiffrage, rappelle Lexilife. Pour comprendre, il faut savoir qu’une personne non dyslexique a un seul œil dominant qui envoie une information principale au cerveau qui est capable de l’analyser. En revanche une personne dyslexique s’appuie pour sa vision sur deux yeux dominants qui envoient simultanément deux informations différentes au cerveau. C’est cette confusion qui crée des images miroirs et perturbe la lecture (le lecteur voit le p pour le b ou le p pour le q, par exemple).
Fruit de plus de 20 ans de R&D, la lampe de Lexilife efface cet effet miroir via une technologie combinant une lumière à la fois pulsée et modulée qui améliore la qualité de lecture de la quasi-totalité des dyslexiques. Elle corrige le problème en permettant au cerveau de traiter l’information comme si elle provenait d’un seul œil dominant.
La lampe diffuse la lumière grâce à des diodes LED avec un effet stroboscopique. La lampe est ainsi capable de faire varier plusieurs paramètres de ces diodes, notamment leur fréquence de rafraîchissement, pour qu’un œil puisse prendre le pas sur l’autre afin d’estomper l’effet miroir.
A cet effet, deux molettes permettent à l’utilisateur de régler finement la pulsation et la modulation de l’onde afin de l'adapter à sa vue. Comme la lecture est une activité nomade, la lampe est compacte et portable, et se branche instantanément. Enfin, Lexilife a conçu sa lampe pour être positionnée à la verticale pour une lecture face à un écran.
La lampe Lexilight a été testée auprès de plus de 300 personnes souffrant de dyslexie, et 90% d’entre elles ont été capables de lire correctement. La société, qui poursuit des essais cliniques avec des professionnels de la santé (orthophonistes, orthoptistes, ergothérapeutes…), est en cours d’obtention de la certification “dispositif médical ”.
Lexilife fabrique sa lampe en Bretagne à Saint-Malo à l’Atelier du courrier, une entreprise ESUS (Entreprise solidaire d'utilité sociale) dans laquelle 98% des collaborateurs sont en situation de handicap.
Selon la société, environ 10% de la population, soit 7 millions de personnes en France et 700 millions dans le monde, est atteinte de dyslexie. Ce trouble de l’apprentissage du langage écrit touche en moyenne trois enfants par classe en France et peut entraîner des difficultés scolaires et une perte de confiance en soi.