Afin d’accroître ses capacités industrielles, la société française ITEN, qui a développé une technologie de microbatterie Li-Ion céramique, annonce une levée de fonds de 80 millions d’euros auprès de Bpifrance au travers des fonds SPI et PSIM, gérés pour le compte de l’Etat dans le cadre du plan France 2030, avec le concours du groupe SEB et des investisseurs historiques de l’entreprise, Eren Groupe, Habert Dassault Finances et Innovacom. Cette opération en capital est complétée par 60 millions d’euros de dette en cours de contractualisation. La société ITEN, à laquelle L'Embarqué a consacré un portrait détaillé de start-up en 2014, a été fondée en 2011.
La nouvelle levée de fonds, qui fait suite à celle de 10 millions d'euros réalisée en 2017, vise à doter ITEN des moyens nécessaires pour répondre à ses objectifs de développement et se positionner comme un acteur français majeur de la production de microbatteries Li-Ion céramiques.
La société, qui dispose d’une unité pilote à Dardilly (à côté de Lyon), va ainsi pouvoir déployer deux usines en France permettant la production de plusieurs centaines de millions de microbatteries par an.
Pour rappel, les microbatteries de la société s’appuient sur une architecture d’électrode entièrement en céramique. Elles présentent des densités de puissance environ mille fois supérieures à celles des piles boutons conventionnelles, pour une épaisseur aussi fine que celle de deux cheveux. Compatibles avec les procédés de fabrication automatisés de l’industrie électronique, puisqu’elles se présentent sous la forme de composants CMS, ces microbatteries permettent de répondre notamment aux objectifs de miniaturisation des objets connectés et communicants (capteurs IoT, cartes à puce, etc.).
Au-delà de leurs performances techniques (avec des capacités comprises entre 50 et 500 µA.h, une recharge à hauteur de 80% en moins de 5 minutes, des courants pics délivrés de 30 à 50 mA), les microbatteries Li-Ion céramiques d’ITEN ne contiennent aucuns métaux lourds, et sont entièrement rechargeables et recyclables.
Côté fabrication, ITEN maîtrise l’ensemble de sa chaîne de production, depuis la synthèse des nanomatériaux entrant dans la composition, jusqu’aux équipements de production.
« Après plus de 8 ans de R&D, nous disposons de plus de 200 brevets dans le monde, notre technologie est aboutie et nous sommes en mesure de fournir tous les industriels, même ceux utilisant les composants électroniques les plus exigeants, comme par exemple les fabricants d’équipements médicaux dont les produits doivent être stérilisés à 150 degrés », commente Fabien Gaben, P-DG et fondateur d’ITEN.
Fort de ses technologies et de son expérience acquise dans le domaine des microbatteries, ITEN envisage aussi d’étendre son savoir-faire au développement de batteries conventionnelles ultraperformantes, ce qui a décidé le groupe SEB à participer à ce tour de table.