Spécialiste de la mise en forme de la lumière, le français Cailabs lève 8 millions d’euros

CAILabs

Passé maître dans la mise en forme de la lumière pour produits photoniques adaptés aux marchés des télécoms, des transmissions en espace libre, des lasers industriels et des communications laser embarquées (aéronautique, spatial, Défense…), le rennais Cailabs, dont L’Embarqué a réalisé un portrait détaillé en février 2014, vient de boucler un nouveau tour de table, ...d’une hauteur cette fois-ci de 8 millions d’euros. Depuis sa création en 2013, la firme française a levé plus de 16 millions d’euros.

La nouvelle levée de fonds a été menée par Supernova Invest avec la participation de Definvest, le fonds du ministère des Armées géré par Bpifrance, de Safran Corporate Ventures, qui avait été le principal investisseur du tour de table de 2017 (lire notre article ici), ainsi que d’Innovacom et Starquest Capital, les investisseurs historiques de l'entreprise. Cailabs assure disposer désormais des moyens nécessaires pour structurer un développement industriel et commercial rapide de ses trois principales gammes de produits, Aroona, Canunda et Tilba. Selon Cailabs, Aroona améliore les réseaux informatiques locaux à un coût extrêmement compétitif, en augmentant la capacité des fibres optiques existantes et sans renouveler leur infrastructure de câblage. Canunda, de son côté, met en forme les faisceaux laser et permet d’améliorer la productivité des systèmes industriels d’usinage par laser (découpe, soudure, fabrication additive, etc.). Tilba, enfin, améliore la qualité des communications optiques en espace libre en augmentant leur portée et en limitant l’influence des perturbations atmosphériques.

On rappellera que la jeune société française s’est démarquée dès ses débuts dans le monde des télécoms en développant une technologie unique au monde qui gère la forme de la lumière dans une fibre optique pour augmenter ses performances (lire notre article ici). Cailabs propose ainsi une vitesse de circulation des données jusqu’à 1000 fois plus rapide sur les fibres existantes. 

Le nouveau tour de table doit notamment permettre à l’entreprise bretonne de renforcer ses équipes commerciales et techniques et d’accroître sa présence commerciale en Amérique du Nord où Cailabs a réalisé ses premières ventes en 2018. La société compte aussi mettre en place une plate-forme qui puisse permettre à ses clients industriels d’évaluer très rapidement l’apport de sa technique à leurs procédés d’usinage laser.

Cailabs entend par ailleurs poursuivre son développement commercial afin d’améliorer les communications dans l’espace (entre satellites par exemple). Un premier pas en ce sens a été fait avec la vente récente d’un premier système à la NASA qui confirme la pertinence de son produit auprès d’acteurs incontournables sur le marché international de l’aérospatial. La consolidation des collaborations avec des industriels de référence « pour apporter des solutions uniques et des produits disruptifs » (dixit Cailabs) est aussi à l’ordre du jour à l’instar du partenariat initié avec Safran en 2018 et étendu en 2019, visant à transposer sa technologie dans le câblage aéronautique.

« Cailabs met en œuvre des technologies uniques dans le domaine de la photonique, dont les applications militaires sont nombreuses et très prometteuses. Il était donc primordial que le ministère des Armées participe à cette nouvelle levée de fonds, via le fonds Definvest géré avec Bpifrance », a déclaré Florence Parly, la ministre des Armées, à l’occasion d’une visite dans les locaux de la firme rennaise.

« La technologie développée par Cailabs afin de moduler la lumière donne un degré de liberté supplémentaire qui permet d’obtenir des possibilités et des performances très intéressantes en termes de débit et de puissance disponibles, a de son côté précisé Joël Barre, délégué général pour l’Armement. Elle est potentiellement applicable à de nombreux produits pour la Défense intégrant le laser comme, entre autres, les communications, les contremesures et le lidar pour décupler leurs performances. Elle est tout particulièrement adaptée aux usages embarqués par la nature passive de cette manipulation de la lumière. »