Créée en 2018 pour promouvoir des solutions de réseaux sans fil open source sur les marchés des villes connectées et de la gestion d’énergie intelligente, l’alliance uCIFI a officiellement mis dans le domaine public son premier modèle de données unifié qui doit garantir l’interopérabilité et l’interchangeabilité des capteurs IoT ...issus de différents fournisseurs, et ce sur n’importe quel réseau et notamment sur les réseaux radio longue portée et basse consommation LoRaWAN, NB-IoT et maillés (Wi-SUN par exemple).
L’objectif recherché par l'alliance uCIFI est de libérer les secteurs de la Smart City et de la Smart Energy de leurs dépendances vis-à-vis des solutions propriétaires. Un état de fait qui s’explique par l’absence d’une façon commune de décrire et de communiquer les valeurs de données d’un objet IoT telles que température, détection de présence, niveaux de remplissage, niveaux de bruit, niveaux de luminosité, etc. Ainsi, détaille l’alliance uCIFI, il n’existe pas de format de données standard pour les contrôleurs de luminosité des systèmes d’éclairage urbain que commercialisent différents fournisseurs de solutions LoRaWAN. Idem pour les capteurs de détection du niveau de remplissage des bennes à ordures et les détecteurs d’occupation de places de stationnement.
Dès lors, ajoute l’organisme industriel, les municipalités n’ont d’autre choix que de se lier à un fournisseur unique pour les dix ans qui viennent ou de dépenser une fortune en services d’intégration et en passerelles spécifiques pour décoder l’ensemble des données produites par les capteurs ou objets IoT de leurs différents fournisseurs.
Open source, le modèle de données uCIFI cible les applications clés des villes intelligentes comme l'éclairage public, le comptage et la surveillance de la distribution d'eau, la gestion des déchets, le stationnement, la surveillance de la circulation routière, la qualité de l'air, les bâtiments connectés ou même la sécurité. Selon l’alliance industrielle, le modèle prend également en charge des services plus complexes comme les groupes de diffusion multicast, le contrôle dynamique entre capteurs et actionneurs et le pilotage planifié, l’idée étant in fine de standardiser les traitements en périphérie de réseau (edge computing) pour les capteurs IoT.
Pour élaborer le modèle de données uCIFI, l’alliance uCIFI a d’abord listé tous les cas d’usage des villes connectées et de la gestion d’énergie intelligente à prendre en charge et les a transformés en une liste d’objets IoT et d’informations à transmettre au sein d’un modèle de données susceptible d’être adopté sur n’importe quel réseau de communication IoT aux débits limités. Ces attributs ont été modélisés en utilisant le protocole LightWeight M2M (LwM2M), le protocole standard le plus utilisé sur les réseaux IoT contraints, en particulier sur les réseaux radio LoRaWAN, NB-IoT et maillés.
Ainsi 30 profils d’objets et de capteurs connectés déployés dans des projets de ville intelligente sont désormais décrits et modélisés avec leurs attributs au format LwM2M de l'Open Mobile Alliance et sont utilisables sur n’importe quel réseau IoT. Ils peuvent aussi être librement mis en œuvre par tout soumissionnaire aux appels d’offres publics présentant des exigences d’ouverture et d’interopérabilité.
Les fabricants qui rejoignent l'alliance uCIFI pourront bénéficier du programme de certification ad hoc, accéder à des outils de test et autres ressources logicielles et contribuer à la définition d’autres modèles d’objets interopérables, précise l'organisme.
L’alliance uCIFI compte pour l’heure une vingtaine de membres dont les sociétés Arm, BeeZeeLinx, Birdz (Veolia), EDMI, Engie, Exegin, FlashNet, Kerlink, Novaccess, Schréder, Sibelga, ST Engineering et Witti Technologies. Parmi les métropoles membres de l’organisme on citera Auckland (Nouvelle-Zélande), Gijón (Espagne), Nantes et Stockholm.