Selon une enquête commanditée par le connecticien Molex et le distributeur Mouser sur le thème “The Data Center on Wheels”, 94% des personnes interrogées conviennent que les technologies numériques créent des opportunités pour les architectures de véhicules et les expériences de conduite, et qu'elles nécessiteront dans l’avenir une plus grande coopération entre les diverses parties prenantes. L'enquête a été menée en février 2022 par la société d’études Dimensional Research auprès de 519 participants qualifiés dans 30 pays et officiant dans des secteurs comme la R&D, l'ingénierie, la fabrication et les services d'innovation et stratégie au sein d’entreprises automobiles et de leurs fournisseurs, y compris des fournisseurs de pièces automobiles de niveau 1 ou 2. Les questions posées visaient à déterminer quelles technologies numériques ont le plus d'impact sur ce segment, ainsi que les obstacles les plus difficiles qui entravent le déploiement d'architectures de véhicules avancées et d'expériences de conduite fluides.
Dans le détail, les répondants estiment que dans moins de cinq ans, les technologies numériques permettront d’intégrer de manière standard, dans les voitures, des interfaces utilisateur au travers d'une application mobile (pour 50% du panel), la diffusion de films et la télévision en continu (47%), l'activation à distance de fonctionnalités nouvelles (46%), le paiement par abonnement de fonctionnalités clés (46%), l'assistance à la conduite et au conducteur (45%), ainsi que les mises à jour logicielles over-the-air (43%).
Au-delà, 27% des personnes interrogées pensent que la moitié des véhicules neufs vendus d'ici à dix ans prendront en charge la conduite autonome de niveau 4 (présence d’un volant et de pédales, mais aucune action ou supervision humaine requise, sauf dans des cas complexes comme une météo difficile), tandis que 18% pensent qu'il faudra jusqu'à 30 ans pour atteindre le niveau 5 (autonomie complète, voiture qui fonctionne de manière totalement automatique quelles que soient les conditions).
Dans ce paysage, 45% des personnes interrogées estiment que sur ces cinq dernières années, c’est la connectivité embarquée qui a eu le plus d'impact sur les architectures des véhicules et les expériences de conduite, suivie par les systèmes de stockage de données (43%) et le cloud computing (43%). Au cours des cinq prochaines années, ce sont les interfaces utilisateur immersives (39%) et la connectivité vers l'extérieur de la voiture (32%), qui englobe la 5G et les communications V2X (Vehicle-to-Everything), qui seront des jalons importants.
Cependant, malgré ce rôle toujours croissant de la connectivité, les répondants estiment que des obstacles sont encore à lever, concernant la bande passante (32%), la qualité de service (28%), la couverture (24%) et la latence (16%).
De manière plus générale, pour ce qui à trait aux obstacles au déploiement de la voiture en tant que "centre de données sur roues", les personnes interrogées ont cité la cybersécurité (54%), la qualité des logiciels (41%), la sécurité fonctionnelle (36%), la connexion des véhicules au cloud (29%) ainsi que le stockage et l'analyse des données (28%). Ainsi, plus des deux tiers des personnes interrogées pensent en outre que les logiciels causeront plus de problèmes technologiques que le matériel, tandis que plus de la moitié convient que de nouveaux services dans l'écosystème logiciel vont être nécessaires pour les systèmes d'exploitation, les modèles d'intelligence artificielle, les informations sur la sécurité fonctionnelle, etc.
Les répondants ont également classé les problèmes critiques de l'industrie qui pourraient ralentir l'adoption des véhicules de prochaine génération, tels que la peur des consommateurs de la conduite autonome (43%), les investissements insuffisants - au-delà des véhicules proprement dits - au niveau des bornes de recharge et des antennes 5G (37%), la compréhension limitée du potentiel parmi les dirigeants des entreprises automobiles (36%) et la confidentialité des données (34%). Les pénuries de la chaîne d'approvisionnement devraient également avoir un impact sur la livraison des véhicules de nouvelle génération, principalement la disponibilité et la chimie des batteries (47%), les puces semi-conductrices (45%), les capteurs (42%), les câbles et assemblages de connecteurs (40%) et les connecteurs (38%).
Enfin, au fur et à mesure de l'intégration de nouvelles technologies et capacités numériques dans leurs véhicules, les constructeurs automobiles devront élargir les écosystèmes de partenaires actuels. Plus de la moitié des participants à l'enquête devraient dans ce cadre se tourner vers les entreprises de technologies grand public (Apple, Google, etc.), les fournisseurs de cloud (Amazon, Microsoft, etc.) et les fournisseurs qui se concentrent spécifiquement sur les technologies numériques. Et la quasi-totalité des répondants s'accordent à dire que tenir la promesse d'un centre de données mobile va exiger une plus grande coopération entre équipementiers, fournisseurs de technologies et sous-traitants.