Developer Advocate du projet open source Zephyr, Benjamin Cabé a annoncé le 23 février 2024 la version 3.6 du système d’exploitation temps réel (RTOS) du même nom destiné aux équipements embarqués aux ressources limitées. Une version qui marque le huitième anniversaire du projet depuis sa création et qui a bénéficié de l’apport de 538 contributeurs.
L’annonce intervient au moment où Renesas, STMicroelectronics et l’éditeur d’outils et société de services français Ac6 ont rejoint le projet Zephyr en tant que membres Silver (au même titre qu’Arduino, Infineon, Laird Connectivity, Linaro, Percepio, Silicon Labs ou Texas Instruments) (*).
La version Zephyr 3.6 est présentée comme une étape clé avant la publication d'ici à la fin de l'année de la prochaine mouture du RTOS dotée d’un support à long terme (LTS). Parmi les nouveautés apportées au système d’exploitation temps réel, on notera l’intégration de l’environnement Trusted Firmware-M (TF-M) 2.0, un composant clé pour créer des appareils sécurisés, ainsi que des outils améliorés de gestion de la nomenclature logicielle (SBOM), qui visent à aider les utilisateurs à garantir que les vulnérabilités de sécurité peuvent être identifiées et atténuées en temps opportun.
Des améliorations ont également été apportées au sous-système d'entrée pour faire de la version Zephyr 3.6 une plate-forme idéale pour créer des équipements dotés de claviers, d'écrans tactiles et d'autres formes de périphériques d'entrée analogiques ou numériques.
Le groupe de travail Sensors récemment mis en place a de son côté contribué à de nombreuses améliorations du sous-système de détection. Zephyr 3.6 fournit ainsi une API riche pour mettre en œuvre des algorithmes complexes de fusion de capteurs tout en maintenant une faible consommation d'énergie.
Par ailleurs, Benjamin Cabé rappelle que, depuis la version 3.5, Zephyr bénéficie d’une infrastructure générique pour faciliter la prise en charge des modems radio cellulaires avec, en particulier, une amélioration de la modularité des pilotes logiciels des modems et, partant, une amélioration de leur testabilité et de leur intégration avec d'autres sous-systèmes Zephyr. Ce sous-système s’avère en fait une fondation parfaite pour d’autres dispositifs utilisant des interfaces de communication similaires tels que les récepteurs de signaux de positionnement par satellites (GNSS). La version 3.6 se distingue ainsi par un nouveau sous-système GNSS qui permet d’intégrer aisément des récepteurs GNSS dans des applications Zephyr.
Enfin, Zephyr 3.6 a été porté sur plus de 30 nouvelles cartes, et ce sur tout le spectre des architectures prises en charge par l’environnement (Arm, RISC-V, x86, Xtensa…). Parmi celles-ci, on trouve l’Arduino UNO R4, les kits nRF9151 DK et nRF9131 EK de Nordic Semiconductor ainsi que la Nucleo WBA55CG de STMicroelectronics. Ce qui porte à plus de 600 le nombre de cartes que les développeurs peuvent désormais utiliser pour mettre au point leurs applications embarquées.
(*) Analog Devices, Antmicro, Google, Intel, Meta, Nordic Semiconductor, NXP, Oticon, Qualcomm Innovation Center et Zeiss sont, eux, membres Platinum, le rang le plus élevé d’implication dans le projet Zephyr.