Pénurie de semi-conducteurs : les entreprises industrielles françaises attendent plus de mesures

Reichelt

Alors que la pénurie de semi-conducteurs reste une épée de Damoclès suspendue au-dessus des entreprises industrielles, le Commissaire européen Thierry Breton assurait il y a quelque temps que « le pic est derrière nous », même si « plusieurs trimestres de crise » restent à prévoir. Il n’empêche, l'inquiétude sur la pénurie de ressources grandit au sein des entreprises industrielles françaises qui estiment à 51% qu'il s'agit d'un risque important. Or, aujourd'hui, elles ne sont qu'à 10% convaincues que le gouvernement français apporte un soutien suffisant face aux partenaires commerciaux, selon une enquête menée par l'institut de sondage OnePoll pour le compte de Reichelt elektronik, l'un des plus grands distributeurs en ligne d'électronique en Europe.

Étant donné qu'il est difficile d'internaliser la fabrication de semi-conducteurs au niveau européen, celle-ci devient plus que stratégique. Avec le plan « Chips Act » présenté le 8 février 2022 par la Commission européenne, l'Europe devrait ainsi pouvoir sécuriser son approvisionnement en puces électroniques d'ici à 2030. Néanmoins, avant que cela ne devienne une alternative intéressante, les semi-conducteurs européens devront pouvoir rivaliser avec ceux de l'Asie de l'Est malgré des prix plus élevés.

Ainsi, toujours selon la même enquête, 58% des entreprises industrielles françaises interrogées se disent prêtes à acheter des semi-conducteurs européens plus onéreux que la concurrence si la sécurité d'approvisionnement est assurée. Une différence de prix minimale (46%), une stabilité des prix à long terme (43%) et un meilleur bilan environnemental que la concurrence (38%) sont également déterminants dans leur choix.

Une réponse plus ferme du gouvernement français est également attendue par les entreprises françaises pour conserver leur compétitivité face au marché mondial des technologies. Elles souhaitent à 49% (contre 31% en juin 2021) plus de mesures protectrices de leur économie telles que des tarifs protecteurs. Les entreprises françaises comptent aussi sur davantage de soutien à la recherche locale sur les technologies futures et à la production de composants essentiels (à 45%) et une défense plus forte des intérêts européens communs auprès des grandes puissances (à 39%).

Toutes ces données ont été recueillies entre le 24 janvier et le 8 février 2022 sur un échantillon représentatif de 250 décideurs et responsables IT et acheteurs travaillant dans le secteur de la production industrielle.