La firme américaine Omnispace, dont l’ambition est de lancer à terme un réseau combinant infrastructure de communication terrestre et constellation de satellites et calibré pour la 5G et l’Internet des objets mobiles, vient de boucler un tour de table de 60 millions de dollars ...pour accélérer le développement de son réseau et étendre sa licence d’exploitation en bande S (aux alentours de 2 GHz) à des marchés clés.
On se souviendra qu’Omnispace a été créé en 2012 sur les cendres de la défunte société ICO Global qui, dans les années 2000, avait l’idée de développer un réseau d’accès large bande hybride associant une composante terrestre à une composante satellitaire. La société a ainsi pu récupérer le seul satellite (sur les douze initialement prévus) mis en orbite par ICO Global (et vieux de 19 ans), des stations sol, ainsi qu’une licence d’exploitation en bande S accordée par l’Union internationale de télécommunications.
En 2020, Omnispace a confié à Thales Alenia Space la tâche de bâtir deux satellites destinés à fonctionner en orbite non géostationnaire dont le lancement dans l’espace est désormais prévu en 2022 (contre 2021 initialement). Ces deux satellites vont bénéficier du savoir-faire de plusieurs sociétés françaises dont Syrlinks, pour les instruments en bande S embarqués dans les charges utiles, et la start-up Anywaves, pour les antennes, la plate-forme satellitaire ayant été confiée par Thales Alenia Space au lituanien NanoAvionics (dont le capital est désormais contrôlé par l’américain AST & Science). Les satellites devraient également mettre en œuvre l’interface radio NB-IoT compatible 5G sur un lien satellitaire en bande S.
Selon Omnispace, la levée de fonds de 60 millions de dollars doit permettre à l’entreprise de s'appuyer sur les investissements qu'elle a déjà réalisés pour valider équipements et technologies 5G reposant sur les normes 3GPP et démontrer la connectivité 5G depuis l'espace. Le financement vise aussi à accélérer les initiatives d'accès au marché d’Omnispace afin de sécuriser au niveau mondial le spectre de fréquence autour de 2 GHz (1980-2010 MHz/2170-2200 MHz) dans le cadre des services mobiles par satellite (MSS) et des composants terrestres complémentaires, qui ancrera son système mobile hybride de prochaine génération.
Ces efforts doivent jeter les bases de partenariats commerciaux avec les opérateurs de réseaux mobiles, qui assureront la composante terrestre du réseau hybride, ainsi qu’avec des fournisseurs de technologies et de composants radio. Mené par le nouvel investisseur qu’est le fonds Fortress Investment Group, le tour de table a réuni également Columbia Capital, Greenspring Associates, TDF Ventures et Telcom Ventures qui avait déjà mis la main à la poche lors de levées précédentes.