Nvidia s’est porté acquéreur du britannique Arm pour 40 milliards de dollars

Arm-Nvidia

La rumeur avait bruissé au plus fort de l’été, mais aujourd’hui c’est officiel. L’américain Nvidia a signé un accord définitif avec le japonais SoftBank en vue d’acquérir la société britannique Arm pour la somme coquette de 40 milliards de dollars. (Le groupe de télécommunications nippon avait mis la main sur Arm en juillet 2016 pour un montant annoncé de 31 milliards de dollars.)... Selon le communiqué publié par les deux sociétés, l’opération vise à combiner la plate-forme de traitement IA de Nvidia au vaste écosystème Arm pour créer la première entreprise informatique de l’ère de l’intelligence artificielle (IA).

Dans le cadre de la transaction, qui se ferait sous la forme d'un versement de 12 milliards de dollars en numéraire et le reste en actions de Nvidia, SoftBank prendrait une participation, sans doute au-dessous de 10%, dans le capital de la société américaine.

Reste toutefois à passer sous les fourches Caudines des autorités de régulation britanniques, chinoises, européennes et américaines qui vont certainement y regarder à deux fois avant de donner leur accord en cette période de tensions commerciales. C’est la raison pour laquelle Nvidia estime que la transaction ne devrait pas être finalisée avant fin 2021-début 2022. D’autant que ce rachat ne sera pas vu d’un bon œil par les licenciés des technologies Arm, à l’instar d’Apple, Qualcomm, Broadcom, Intel/Altera, Xilinx, NXP, Renesas ou STMicroelectronics, potentiellement concurrents de Nvidia sur certains marchés. Et qu’il laisse dans l’expectative les fabricants de microcontrôleurs à architecture Arm (un segment non couvert par Nvidia) comme, outre Renesas, NXP et STMicroelectronics, Cypress/Infineon, Microchip, Silicon Labs ou Texas Instruments entre autres. Dans ce cadre, le mouvement en faveur de l'architecture de processeur open source RISC-V pourrait s'accélérer. L'avenir le dira.

« Simon Segars et ses équipes ont bâti avec Arm une entreprise extraordinaire qui contribue à presque tous les marchés technologiques, a déclaré Jensen Huang, fondateur et CEO de Nvidia. En associant nos compétences en calcul IA à l’écosystème Arm, nous allons pouvoir faire progresser les capacités de traitement du cloud, des smartphones, des PC, des voitures autonomes, de la robotique et de la périphérie de l’Internet des objets (Edge IoT), et étendre l’IA à tous les coins du globe. »

Pour ce que l’on sait aujourd’hui, Nvidia compte étoffer les capacités de recherche et développement d’Arm qui restera basé à Cambridge en Angleterre. Et le portefeuille d’IP du Britannique devrait se renforcer avec les technologies de processeurs graphiques (GPU) et IA de l’Américain. « Nous allons développer le site d’Arm à Cambridge et construire un centre de recherche sur l'IA de classe mondiale avec des développements dans les domaines de la santé, des sciences de la vie, de la robotique, des voitures autonomes et d'autres domaines, assure le CEO de Nvidia. Et, pour attirer chercheurs et scientifiques, nous allons y bâtir un supercalculateur IA architecturé sur des processeurs Arm. »

En tant qu’entité au sein de l’entreprise américaine, Arm devrait continuer ses activités fondées sur un modèle de licence ouvert « tout en maintenant la neutralité vis-à-vis de ses clients, base de son succès, avec 180 milliards de puces vendues à ce jour par ses licenciés », insiste Nvidia. A suivre donc.