Mugen personnalise les interfaces utilisateur mobiles de contrôle d'objets et d'appareils M2M

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Drones, robotique, aviation d’affaires, domotique… tels sont les premiers domaines d’application déjà fortement intéressés par la plate-forme logicielle de la jeune société bordelaise Mugen. Une plate-forme qui permet, à partir d'un terminal mobile et tactile, de contrôler et de commander un objet, quel qu’il soit, via une interface graphique évoluée et personnalisée selon le profil de l’utilisateur. ...

L’Internet des objets a (presque) banalisé le concept de supervision d’un équipement connecté à partir d’un terminal mobile et tactile du type smartphone ou tablette. Il n’en reste pas moins que l’offre en plates-formes logicielles ouvertes et génériques permettant de contrôler et de commander un objet, quel qu’il soit, à travers une interface graphique évoluée et personnalisée selon le profil de l’utilisateur ne courent pas les rues. C’est justement sur ce créneau que s’est positionnée la société Mugen, créée en octobre 2013 par Tristan Mehamli et Nicolas Daguisé, tous deux forts d’une expérience dans le domaine de la visualisation 3D.
 
Nicolas Daguisé, cofondateur et directeur général de Mugen
 
« Notre offre se décline selon trois briques logicielles, détaille Nicolas Daguisé, directeur général de la start-up bordelaise. Côté développement, l’outil Designer, bâti sur l’environnement Qt, sert à assembler des composants graphiques pour construire les différentes interfaces homme/machine. En phase de déploiement, un logiciel serveur héberge l’ensemble des interfaces graphiques ainsi constituées tandis que les logiciels clients, installés sur les terminaux utilisateurs, récupèrent celles qui correspondent à leur profil d’utilisation. En d’autres termes, les données et les informations à afficher sont les mêmes, quel que soit le terminal, mais elles vont être affichées sous des représentations graphiques différentes. »
 
Une solution dédiée aux drones
 
Pour faciliter la compréhension de sa technologie, Mugen met en avant une application concrète élaborée pour le marché des drones civils à usage professionnel (agriculture, missions scientifiques, prises de vue…), un secteur qui s’est déjà montré très intéressé par l’approche de la jeune pousse. La solution, appelée M2UV (Mugen To Unmanned Vehicles), se déploie autour du serveur de Mugen qui est hébergé par la station de contrôle au sol et qui joue le rôle d’interface entre les données collectées par les capteurs embarqués au niveau du drone lui-même et les utilisateurs finaux. Données qui sont redistribuées en fonction de la personnalisation choisie. Lors d’une même mission, certains utilisateurs, au profil orienté « spectateur », pourront par exemple disposer simplement d’une image vidéo avec un minimum d’informations techniques, tandis que d’autres se verront proposer une carte avec des informations de géolocalisation, des données de vol ou de télémétrie, des données météo, etc.
 
 
« Toutes les informations reçues sont issues de la station de contrôle au sol, mais le serveur intègre une intelligence qui lui permet de redistribuer uniquement celles qui sont pertinentes, précise Tristan Mehamli, président de Mugen. Réciproquement, l’utilisateur peut interagir avec le serveur (et donc avec les capteurs embarqués), le travail collaboratif entre différents utilisateurs étant également possible. » Courant 2014, la jeune société a d’ailleurs mené un test grandeur nature de sa technologie avec un laboratoire de recherche, en l’occurrence le Laboratoire bordelais de recherche en informatique (Labri), dans le cadre d’un projet dénommé ParCS-S2 (Park Cleaning Swarm Supervision System). L’objectif étant de faire collaborer une flotte de drones aériens avec des robots au sol afin de nettoyer un parc de façon totalement autonome.
 
Tristan Mehamli, cofondateur et président de Mugen
 
« Nous travaillons aussi actuellement avec la société bordelaise Mobilité Service sur un outil de supervision dédié à la gestion des déplacements d’un robot terrestre, ajoute le dirigeant de Mugen. Le développement est en cours et nous comptons en faire une première démonstration publique lors du congrès ITS 2015 qui se tiendra à Bordeaux en octobre. »
 
D’autres secteurs industriels commencent aussi à solliciter la jeune entreprise comme l’aviation d’affaires, intéressée par des applications de divertissement articulées autour de l’exploitation sur tablettes des images fournies par les caméras embarquées sur le fuselage des appareils, ou encore la domotique.
 
Dans ce dernier cas d’usage, le serveur de Mugen pourra être intégré au sein d’une box afin de centraliser tout le contrôle/commande des équipements connectés (voir schéma ci-dessous). Un premier démonstrateur est prévu courant 2015. « C’est l’avantage de disposer d’une solution générique indépendante des plates-formes logicielles et matérielles sous-jacentes, insiste Nicolas Daguisé. Elle peut être déployée dans un très grand nombre de domaines d’application de type M2M. Nous sommes d’ailleurs en train de porter notre logiciel serveur sur la Raspberry Pi. »
 
Parallèlement à ces développements en partenariat, Mugen peaufine son offre commerciale « sur étagère ». La version bêta du produit est prévue pour livraison durant le mois de février. Hébergée par l’incubateur Bordeaux Unitec Technopole sur Pessac (33), la start-up, qui compte pour l’heure six personnes, pourrait envisager une levée de fonds au cours du second semestre si la pertinence de son modèle commercial se confirme.