Les Trophées de l'embarqué 2024 récompensent Cardiawave, CEA-Clinatec, CetraC, EtherTrust, le CSUG, l’Esisar, l’ESIEE et NeuriXcore

Trophées de l’embarqué 2024

A l'occasion de la 17e édition des Assises de l'embarqué organisées par Embedded France qui s’est déroulée le 28 janvier 2025 à Paris, le jury des Assises a dévoilé les noms des entreprises lauréates des Trophées de l’embarqué 2024. Ces trophées sont l’occasion de mettre en lumière les projets d’entreprises qui ont développé et mis en œuvre un ou plusieurs systèmes embarqués comportant une composante logicielle prépondérante et particulièrement innovante. Voici donc les lauréats des huit trophées remis lors des Assises :

Trophée de l’embarqué IoT pour l’industrie et les services : le projet Biode porté par la société française CetraC a été primé par le jury. Il s’agit d’une technologie de commutation haut débit (backbone à 10 Gigabit/s) purement matérielle qui répond aux besoins de débit, de temps réel, de sécurité de fonctionnement et de cyberrésilience des plateformes de nouvelle génération. CetraC livre des blocs d’IP pour les fonctions réseau et les protocoles de communication intégrés dans des FPGA ou des ASICs avec une mise en œuvre sur les marchés de l'aéronautique, de l'automobile, de l'espace et de défense. D’un point de vue technologique, la biode est une double diode réseau dite "tête-bêche", aller et retour, qui permet de garantir la fonction diode réseau en autorisant quand même une voie de retour mais limitée au passage des acquittements nécessaires aux protocoles utilisés. La biode fonctionne avec les protocoles UDP/IP et TCP/IP, et met en œuvre des translations d'adresse qui masquent les réseaux de part et d'autre. La biode est aussi un outil adapté à la généralisation de la micro-fragmentation des réseaux, essentielle pour déployer l'interconnexion de systèmes industriels.

Trophée de l’Embarqué santé-services à la personne : la thérapie par ultrasons menée par Cardiawave remporte le trophée grâce à son dispositif médical de thérapie non-invasive par ultrason, pour le traitement des pathologies valvulaires cardiaques, en particulier le rétrécissement aortique calcifié qui est la valvulopathie dégénérative la plus répandue chez l'adulte. Dans ce contexte, Cardiawave a développé une solution innovante, baptisée Valvosoft, qui se présente comme un appareil guidé par une image échographique et un robot collaboratif, utilisant une technologie ultrasonore de pointe. Il s’agit ici, selon Cardiawave, du seul dispositif au monde à réparer les valves de manière entièrement non-invasive. L’intégralité des développements de R&D des logiciels embarqués est réalisée en interne chez Cardiawave, tandis que les sous-systèmes ont été développés en interne ou selon nos spécifications avec des partenaires franciliens locaux, comme Viveris.

Trophée de l’Embarqué IoT grand public : le jury a primé cette année le projet pNHSM porté par le français EtherTrust, une spin-off issue de travaux menés dans des instituts de recherche comme TélécomParisTech et dans des universités comme Paris 6. Le projet pNHSM (Personal Network Hardware Secure Module) consiste à déployer dans l’internet des éléments sécurisés identifiés par des URI (Uniform Resources Identifiers). Cette innovante repose sur une idée simple : un Secure Element exécute un serveur TLS1.3 protégé par une clé PSK (pre-shared-key) de 256 bits tandis qu’un système hôte (un module RaspberryPI) connecté réalise le routage des paquets TLS vers et depuis l’élément sécurisé. Le serveur pNHSM est un serveur TLS frontal qui autorise le routage des messages TLS vers un serveur d’extrémité (c'est-à-dire un élément sécurisé) identifié par son nom le SEN (Secure Element Name). Le serveur pNHSM gère également un deuxième port TCP utilisé pour le chargement à la demande d’applications dans les éléments sécurisés, selon le protocole RACS (Remote APDU Call Secure).

Trophée de l’embarqué critique : Le projet Thingsat - carte de communication LoRaWAN pour cubesats – mené par l’Université Grenoble Rhone-Alpes et le CSUG (Centre Spatial Universitaire de Grenoble) a été primé par le jury. Le dispositif évalue des protocoles pour des communications longue distance avec la modulation LoRa à faible consommation d'énergie pour les services IoT bidirectionnel par satellite. Une première expérimentation est en cours avec la charge invitée Thingsat construite par le CSUG à bord du satellite cubesat polonais STORK-1 de l’entreprise SatRev depuis sa mise en orbite basse en janvier 2022. Deux nouvelles missions sont prévues au second semestre 2025 avec SatRev (Pologne) à bord du cubesat Stork-8 ph et au premier trimestre 2026 avec le CSUG et le CNES à bord du cubesat Nimph.

Trophée des technologies de l’embarqué : Primé par le jury, le projet Heracium de NeurXcore, société de fabless semi-conducteurs basée à Grenoble, propose des des familles de silicium conçues pour gérer des inférence IA performantes et économiquement viables sous la forme de blocs d’IP, de FPGA et de chiplets pour des applications embarquées dans la robotique, l’industrie, les drones, l’automobile, le spatial… Une gamme de mémoires d’IA sous forme de blocs configurables a été développée pour être assemblée automatiquement sur la plateforme propriétaire Heracium, selon les besoins en termes d’opérateurs mathématiques, de performances, de consommation énergétique et de surface de silicium allouées. Heracium génère également le SDK (software Development Kit) correspondant afin de compiler les modèles d’IA ou, le cas échéant, de générer du Code C à exécuter sur un processeur local.

Trophée “Prix spécial du jury” : Le jury a primé le projet NEMO-BMI (Auto-adaptive NEuroMOrphic - Brain-Machine Interface) de CEA-Clinatec. En mai dernier 2023, pour la première fois, une personne paraplégique remarchait en pilotant ses jambes par la pensée. Cette prouesse médicale et technologique avait été rendue possible grâce notamment à une technologie développée par des chercheurs CEA, au sein du centre de recherche Clinatec. Testée aujourd’hui sur des patients tétra ou paraplégiques, cette interface cerveau-ordinateur pourrait être utilisée dans le futur par des patients présentant des troubles de la communication ou encore les victimes d’un AVC, ouvrant de nouveaux horizons en termes d'autonomie pour les personnes handicapées. L’algorithme permet de décoder des signaux cérébraux pour en extraire les intentions de mouvement. Il a été validé lors d’essais cliniques à Clinatec en partenariat avec les CHU de Grenoble et Lausanne et avec l’EPFL.

Trophée Etudiant : le projet E-TEX réalisé au sein de l’INP Grenoble ESISAR a été primé, l’objectif étant ici de développer un module de détection de fil directement intégrable dans une machine dite “assembleuse retordeuse” qui accepte jusqu’à 3 bobines de fil en entrée. Actuellement, le réglage se fait manuellement pendant plusieurs heures, sur machine arrêtée, par un technicien formé au pilotage de la machine. Le module de détection proposé permet de rendre ce réglage automatique sur une machine en fonctionnement. Le module mesure en temps réel la position du fil et communique cette mesure au servo-moteur pour asservir le rayon de rotation du fil. L’intégration mécanique doit aussi protéger le module des vibrations dues au fonctionnement de la machine et des projections potentiellement corrosives des fils en rotation. La réalisation des cartes électroniques a pris en compte les perturbations CEM présentes dans l’enceinte de la machine.

Trophée “Prix du public” : le Projet Potomatic, porté par des étudiant de l’école ESIEE, a été plébiscité par le public des assises. Il s’agit d’un trieur automatique de pommes de terre utilisant l’IA pour classifier ces dernières - saines, vertes, pourries coupées… - ainsi que les mottes et les cailloux. Le tri est exclusivement optique se basant sur un algorithme d’IA et une caméra avec un mécanisme d’éjection atypique qui assure une séparation rigoureuse de la récolte.