Les spécifications liées à l’architecture de processeur RISC-V s’étoffent pour toujours mieux cibler l’embarqué

RISC-V International

[EMBEDDED WORLD] L’organisme RISC-V International, qui promeut l’architecture de processeur du même nom, a profité du salon Embedded World 2022, qui s’est tenu du 21 au 23 juin, pour annoncer quatre nouvelles spécifications et extensions au désormais célèbre jeu d’instructions open source. L’organisme, qui compte aujourd’hui plus de 2 800 membres (dont 300 sociétés), continue donc sur la voie ouverte en 2021, année où avaient été ratifiées pas moins de 40 extensions à l’architecture RISC-V (lire notre article).

Parmi les nouvelles spécifications adoubées, l’une concerne le débogage, considéré comme l’une des opérations les plus difficiles à réaliser sur une puce, selon Mark Himelstein, le directeur technique de RISC-V International. La spécification E-Trace for RISC-V, c’est son nom, offre à ce titre un moyen standard de « tracer » un processeur qui s’avérerait extrêmement efficace et particulièrement utile dans le cadre de la conception de systèmes embarqués. Elle détaille les signaux entre le cœur RISC-V et le port d’entrée de l’encodeur, un algorithme de compression de traçage de branche et un format de paquet destiné à encapsuler les informations ainsi compressées.

La spécification RISC-V SBI (Supervisor Binary Interface) couvre également un besoin critique qu’est la capacité à porter du logiciel en mode superviseur sur n’importe quelle implémentation RISC-V, permettant ainsi aux développeurs d’écrire du code une seule fois et de le déployer n’importe où. Elle définit en pratique un couche de firmware entre la plate-forme matérielle et le noyau du système d’exploitation en s’appuyant sur une interface binaire d’application (ABI) en mode superviseur (S-mode ou VS-mode).

La spécification RISC-V UEFI (Unified Extensible Firmware Interface), de son côté, vise également à améliorer la compatibilité entre plates-formes en apportant dans le monde RISC-V les standards UEFI qui définissent une interface entre le firmware et le système d’exploitation. (UEFI est parfois considéré comme le successeur du vénérable Bios.)

Enfin l’extension RISC-V Zmmul (Multiple-Only) intéresse bon nombre d’applications sur microcontrôleur où les opérations de division sont tellement peu fréquentes qu’elles ne justifient pas le coût d’un bloc diviseur matériel. Une extension qui entre dans la spécification RISC-V Unprivileged et qui intéresse en particulier les mises en œuvre de cœurs logiciels (soft cores) simples sur des FPGA.

« La culture de contribution et de collaboration autour de l’architecture RISC-V continue de produire des résultats stratégiques, a précisé à L’Embarqué Calista Redmond, CEO de RISC-V International, lors du salon Embedded World. Les membres de l’organisme élaborent aujourd’hui les spécifications et extensions RISC-V au travers de 66 groupes de travail différents, l’objectif étant de proposer le plus grand nombre d’options possibles pour répondre à la diversité des applications visées. Et l’organisme s'est engagé sur la mise au point de « profils » dont la publication est attendue cette année. »

En 2021, année où il aurait été commercialisé environ 10 milliards de cœurs RISC-V, plusieurs grands noms des semi-conducteurs se sont engagés sur la voie du RISC-V à l’instar d’Imagination, Intel, Mips et Renesas.

Vous pouvez aussi suivre nos actualités sur la vitrine LinkedIN de L'Embarqué consacrée à l’architecture de processeur RISC-V : Embedded-RISCV