[PORTRAIT DE START-UP] Fondée en 2011 et émanation de l’Institut de mathématiques de Toulouse, la jeune société Adagos a pour ambition, avec son logiciel NeurEco lancé officiellement cette semaine, de proposer une alternative au gigantisme de l’intelligence artificielle actuelle qui transfère vers le cloud un volume massif de données, dont une partie est souvent inutile et peu ou pas exploitée.... Avec NeurEco, Adagos propose une approche inverse, dite “parcimonieuse”, reposant sur une nouvelle génération de réseaux de neurones qui s'appuient sur un algorithme qui construit un réseau avec une structure adaptée aux données à traiter. Il en résulte, selon la société toulousaine, une performance supérieure aux réseaux de neurones traditionnels, un accès intuitif pour les non-spécialistes et une division par 1 000 des ressources nécessaires, y compris énergétiques, pour la mise en œuvre de méthodes d'apprentissage automatique.
Technologie de rupture, NeurEco s’appuie sur la théorie du gradient topologique dont le professeur Mohamed Masmoudi, fondateur d’Adagos (photo ci-contre), est l’un des contributeurs majeurs. « Avec NeurEco, il s’agit de la toute première fabrique automatique de réseaux neuronaux nativement parcimonieux, explique Mohamed Masmoudi. Conjuguée à un niveau de précision très élevé, la parcimonie de la technologie permet de générer des modèles robustes qui résistent aux attaques malveillantes et offrent des possibilités d’explication des prédictions. Élargissant en outre le domaine d’application aux phénomènes continus, le caractère automatique de notre technologie ouvre le monde de l’intelligence artificielle aux non-spécialistes. Selon nous, NeurEco dessine ainsi un nouveau modèle économique et propose une alternative au gigantisme de l’IA actuelle qui transfère vers le cloud un volume massivement inutile de données. »
Alors que l’intelligence artificielle travaille le plus souvent sur des bases de données très larges avec une approche plutôt orientée vers des analyses discrètes (classification, reconnaissance de formes, traitement du langage naturel...), où les exigences de précision sont limitées, l’approche de NeurEco ouvre la voie à de nouveaux horizons applicatifs dans des domaines d’activité comme l’industriel, la défense, l’énergie, la santé, l’IoT... pour du contrôle opérationnel de systèmes complexes, de la maintenance prévisionnelle ou de l’aide à la décision.
L’entreprise compte notamment parmi ses partenaires, depuis sa création, le spécialiste en outils de simulation Ansys (pour la partie issue d’Esterel Technologies), Renault Sport Racing, Framatome (avec des applications sur la fiabilité des installations nucléaires) ou encore l’équipementier automobile Continental (pour des algorithmes de conduite automatique et de calcul de rendement de moteurs).
Basé à Toulouse, Adagos compte actuellement 12 employés (dont 8 docteurs en mathématiques et 2 doctorants) et va porter son effectif à 18 personnes dès cette année pour commercialiser son logiciel. La société prévoit d'augmenter de 50% son chiffre d'affaires en 2020 (il était de 600 000 euros en 2019) et prévoit d’atteindre un effectif de 25 collaborateurs en 2022. Pour mémoire, Adagos a été lauréat du concours i-Nov, avec à la clé un soutien financier à hauteur de 390 000 euros de Bpifrance, et a reçu en 2019 le Grand Prix 2019 du Continental Start-Up Challenge.
Enfin, Adagos est actuellement en discussion avancée avec un fabricant de semi-conducteurs pour qu'il implante nativement ses algorithmes d’intelligence artificielle sur des circuits destinés au marché de l’IoT.
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