La société française Univity - ex CTO, Constellation Technologies & Operations, voir notre article - en partenariat avec TDF, opérateur national d’infrastructures télécom, a été sélectionnée dans le cadre du volet spatial du programme France 2030 pour mener une démonstration inédite de connectivité 5G par satellite. Une opération soutenue par le Centre National d’Etude Spatial (CNES) avec un financement à hauteur de 31 million d’euros qui, associé au cofinancement industriel d’Univity, porte le montant total du projet à 44 millions d’euros.
Objectif affiché : aller vers le déploiement d’une connectivité hybride, souveraine et résiliente grâce à la technologie 5G par satellite.
À travers des cas d’usage concrets, cette expérimentation vise à valider la pertinence d’une solution 5G NTN (Non Terrestrial Network) de bout en bout, combinant satellites en orbite très basse et infrastructures terrestres.
Dans ce cadre général, TDF jouera un rôle clé dans la mise en œuvre opérationnelle du projet, en assurant, l’hébergement, l’installation, l’exploitation et la maintenance de trois stations d’ancrage (gateways), dont deux en métropole et une en Outre-mer. Selon TDF, ces stations seront essentielles pour garantir l’interface entre le réseau satellitaire et les réseaux terrestres des opérateurs télécoms partenaires. Pour TDF, ce projet lui permet notamment d’affirmer sa capacité à intégrer la dimension spatiale dans son offre d’infrastructures télécoms.
« Grâce au financement France 2030, le CNES accompagne Univity pour préparer à travers la démonstration en vol d’un service de connectivité 5G-NTN par satellite répondant aux besoins des opérateurs de services terrestres, explique Caroline Laurent, Directrice des Systèmes Orbitaux et des Applications du CNES. Dans ce contexte, la constellation uniSky d’Univity a l’ambition d’apporter une solution française différenciante de connectivité spatiale 5G-NTN haut-débit pour les utilisateurs grand-public et professionnels en se fondant sur des concepts innovants et des technologies de rupture dont un des objets est de faire converger réseaux terrestres et spatiaux. »
Dans le détail, le projet prévoit une démonstration en orbite s’échelonnant jusqu’en 2028 structurée à travers deux étapes. La première est un lot d’études, prévu de juillet 2025 à avril 2026, en vue d’affiner les spécifications techniques et les cas d’usage. La seconde est la réalisation et d’exploitation en orbite qui s’étendra d’avril 2026 à février 2028, et qui comprendra l’assemblage, l’intégration, les tests, le déploiement et les opérations sur deux satellites VLEO 5G communiquant avec les stations d’ancrage et les terminaux sol pour démontrer un service haut débit et faible latence.
Pour rappel, futur opérateur global de services internet depuis l’espace, l’entreprise française développe une constellation de satellites en orbite très basse (VLEO, Very Low Earth Orbit) permettant aux opérateurs télécoms d’offrir un accès internet haut débit et à faible latence en 5G millimétrique (mmWave), comme ils le font aujourd’hui à partir des réseaux terrestres. Une révolution pour connecter efficacement les zones rurales, isolées ou mal desservies, sans mobiliser des investissements colossaux.
Après avoir levé 9,3 millions d’euros en octobre 2024, l’entreprise a dévoilé une première charge utile régénérative 5G mmWave pour les télécommunications spatiales qui a été lancée avec succès dans l’espace en juin 2025. Parallèlement, l’entreprise a signé des protocoles d’accord avec TDF, désormais partenaire stratégique du projet, et avec l’ESA. Les prochaines étapes prévoient le lancement de deux satellites prototypes en 2027, puis le déploiement progressif de la constellation entre 2028 et 2030.
