Ericsson, Qualcomm et Thales font cause commune autour de la 5G par satellite

5G satellite

Utiliser un smartphone 5G même dans les zones non desservies par une infrastructure terrestre et ce en passant par une liaison directe par satellite devrait à terme s'avérer possible. Les initiatives en ce sens se multiplient. On connaissait déjà l’ambition de la jeune société texane AST SpaceMobile qui souhaite déployer à terme un réseau cellulaire large bande dans l’espace permettant de communiquer avec des smartphones standard non modifiés (lire notre article). Ainsi que celle de l'opérateur Omnispace qui a récemment fait un pas crucial vers le déploiement d’un réseau 5G hybride satellitaire et terrestre (lire notre article).

C’est aujourd’hui Ericsson, Qualcomm et Thales qui entrent offciellement dans la danse. Après avoir mené des recherches individuellement à travers moults études et simulations, les trois entreprises prévoient désormais de se lancer dans une phase de test et de validation axée sur les cas d’usage des smartphones dans le cadre des « réseaux 5G non terrestres » (5G NTN). Une appellation validée par l’organisme 3GPP qui va édicter des standards ad hoc dans les futures Releases de ses spécifications, en particulier dans les Releases 17 (d’ores et déjà finalisée) et 18 (attendue en 2024).

L’objectif des tests menés par Ericsson, Thales et Qualcomm est de valider les divers composants technologiques nécessaires à la mise en place de réseaux non terrestres 5G, et notamment un smartphone 5G, une charge utile satellitaire et des éléments de réseau 5G au sol. Ces travaux visent également à valider qu’un format classique de smartphone est capable de communiquer avec une constellation de satellites en orbite basse LEO (Low Earth Orbit), l’idée étant que le smartphone 5G de demain puisse être aussi un téléphone satellitaire.

Les premiers tests auront lieu dans un environnement spatial émulé dans l’Hexagone (sans autres précisions pour le moment).

Dans la détail, Ericsson va s’attacher à valider les caractéristiques d’une couche RAN (Radio Access Network) virtuelle (vRAN) 5G, modifiée pour traiter les signaux radio 5G qui se propagent par l'intermédiaire de satellites LEO se déplaçant rapidement dans l’espace. Thales, de son côté, prévoit de vérifier une charge utile satellitaire radio 5G adaptée au déploiement sur les satellites LEO, tandis que Qualcomm compte fournir des téléphones de test pour vérifier que l’on pourra bien accéder aux réseaux 5G NTN à partir des futurs smartphones 5G.

Les experts engagés dans le programme de test et de validation des trois partenaires utiliseront des équipements au sol pour émuler la propagation radio 5G et les délais entre un satellite équipé en orbite et un smartphone 5G connecté au réseau d'accès radio 5G à différents endroits de la surface de la Terre.

« S'il est trop tôt pour dire à quel moment un prototype de satellite équipé 5G résultant de ces travaux pourrait être mis en orbite pour une utilisation opérationnelle réelle, les travaux de test et de validation au sol particulièrement techniques que vont mener Ericsson, Thales et Qualcomm Technologies sont essentiels pour que cela se produise concrètement », indique Erik Ekudden, senior vice-président et directeur technique d’Ericsson. Dans ce cas, un smartphone 5G pourra utiliser la connectivité 5G n'importe où sur Terre avec une couverture mondiale complète pour les services de données à large bande, y compris dans des zones qui sont normalement uniquement couvertes par les systèmes de téléphonie par satellite historiques, aux capacités de connectivité limitées.

Une telle connectivité généralisée renforcerait les capacités de service d'itinérance des abonnés équipés de smartphones 5G et permettrait une connectivité globale pour les cas d'usage 5G dans les secteurs du transport, de l'énergie et de la santé. Le réseau satellitaire pourrait également servir de solution de secours aux réseaux terrestres en cas de pannes ou de catastrophes majeures.