Créée en 2020, la jeune société grenobloise Wormsensing, qui conçoit des capteurs de vibration très sensibles et ultrasouples, vient de lever 3,5 millions d’euros avec le soutien de la société de capital-innovation Innovacom, à travers son fonds Technocom3, qui entre donc au capital de Wormsensing. KBC Focus Fund et CEA Investissement participent également à ce tour de table.
Cette levée de fonds va notamment permettre à la jeune entreprise d’accélérer son développement industriel et commercial, avec notamment le financement d’une première usine à Grenoble et le démarrage de sa ligne de production, avec à terme un objectif de fabrication de 2 millions de capteurs par an.
Spin-off du CEA-Leti, Wormsensing a été créé par Jean-Sébastien Moulet et Lamine Benaissa, deux ingénieurs disposant d’une forte expérience dans l’industrie du semi-conducteur. La jeune entreprise développe des capteurs de mesure de vibration alliant une grande sensibilité (sans que la société n’indique de chiffres précis), une consommation énergétique très faible - grâce une technologie passive - ainsi que des caractéristiques particulières au niveau de l’intégration sur n’importe quel support, puisque le capteur s’inscrit dans un film électronique souple.
Cette technologie vise, selon ses concepteurs, à faciliter et multiplier le recours à la mesure vibratoire, et à élargir son périmètre d’usage vers des applications pour lesquelles le coût, l’intégrabilité et la performance des capteurs actuels constituaient jusqu’ici un frein au développement. L’aérospatial, l’automobile, les transports, l’énergie, la manufacture, la robotique ou encore la santé sont concernés. Sur ces marchés, l'un des objectifs des capteurs de Wormsensing est de s’inscrire dans le domaine du contrôle qualité en réalisant des systèmes de maintenance prédictive grâce à la capacité de ces instruments à détecter de manière précoce des signes de défaillance, de par leur sensibilité élevée.
L’entreprise ambitionne également de se développer sur d’autres marchés prometteurs comme celui de la mesure physiologique (contrôle du rythme cardiaque par exemple dans différents contextes) ou l’univers des interfaces homme-machine (tactiles ou acoustiques).
« Le marché de la mesure de vibration est un marché qui a très peu évolué depuis 70 ans, particulièrement au niveau des capteurs, explique Jean-Sébastien Moulet, cofondateur et CEO de Wormsensing. Les prototypes que nous avons développés ont prouvé leur efficacité et nous voulons maintenant mettre en place la production sur le territoire français afin d’augmenter nos volumes et de répondre aux besoins industriels. »