La société de services en informatique française Capgemini annonce la mise en place d’un laboratoire focalisé sur les technologies quantiques, composé d’une équipe d’experts issus du monde entier et associé à d'autres centres de recherche spécialisés au Royaume-Uni, au Portugal et en Inde.
Ce laboratoire aura pour objet de développer des savoir-faire et de coordonner les activités des centres de recherche, afin de faire progresser les technologies quantiques et explorer leur potentiel, en particulier pour les communications quantiques (*) et les capteurs quantiques (**) mais aussi au niveau de l’informatique quantique générale (***) à travers une collaboration avec IBM. L’objectif ici est de faciliter pour ceux qui s’y intéressent le travail de développement et d’optimiser leurs initiatives dans le domaine quantique.
Le Quantum Lab (Q-Lab) coordonnera des programmes de recherche afin d’apporter aux entreprises une valeur ajoutée métier pour les secteurs les plus susceptibles de bénéficier des technologies quantiques à moyen terme, à savoir les sciences de la vie, les services financiers, l’automobile et l’aérospatial. Cette initiative s’appuie notamment sur l’expertise d’équipes techniques spécialisées au sein de Capgemini qui ont déjà développé des capacités scientifiques et technologiques dans le domaine quantique, grâce à de premières expérimentations et incubations avec des utilisateurs finaux.
Dans ce contexte, Capgemini a signé un accord avec IBM pour devenir un IBM Quantum Hub afin d’offrir l’accès aux systèmes d’informatique quantique d’IBM (notamment au processeur Eagle à 127 qubits annoncé en novembre 2021), ainsi qu’à l’expertise quantique d’IBM et à Qiskit, l’environnement de développement open source d’IBM pour l’informatique quantique. En s’associant à IBM, Capgemini rejoint les quelque 170 membres du IBM Quantum Network qui œuvrent pour faire progresser l’informatique quantique et explorer ses applications concrètes. Grâce à cet accord, Capgemini facilitera l’accès à la technologie sous licence d’IBM et leur fournira des services d’accompagnement pour une mise en œuvre de bout en bout.
« Les technologies quantiques vont révolutionner notre approche de l’informatique, en matière de calcul, de capteurs, de communications, et créer ainsi de nouveaux modèles économiques, explique Pascal Brier, directeur Innovation de Capgemini. Le lancement du Q-Lab illustre notre ambition d’apporter aux utilisateurs des solutions innovantes et d’investir dans les compétences en avance de phase afin de devenir un intégrateur de systèmes quantiques de premier rang. »
(*) Les communications quantiques impliquent d’utiliser les lois de la mécanique quantique pour transmettre et contrôler l’information. La sûreté des communications quantiques pourrait avoir un impact profond sur des domaines critiques pour la science, l’industrie et la sécurité des données.
(**) Les capteurs quantiques permettent de mesurer les états quantiques qui sont extrêmement sensibles aux perturbations. Ils fourniront de nouvelles données que les capteurs classiques ne sont pas capables d’identifier. Les horloges atomiques, l’imagerie par résonance magnétique, les électromètres et les magnétomètres sont des exemples de capteurs quantiques. Ils peuvent aider à mesurer les champs électriques et magnétiques avec précision, à mesurer les quantités physiques par rapport aux propriétés atomiques et à utiliser l’intrication quantique pour améliorer la sensibilité ou la précision des mesures.
(***) L’informatique quantique fait référence à l’utilisation de propriétés quantiques pour effectuer des calculs. Un ordinateur quantique a le potentiel d’être exponentiellement plus rapide que les superordinateurs utilisés actuellement. Ainsi pour des problèmes complexes à résoudre, il pourrait être potentiellement des milliers, voire des millions de fois plus rapide. Les principaux domaines d’application sont les problèmes nécessitant une optimisation, une simulation ou du machine learning.