Le capteur optique intelligent de la start-up I-MC contrôle l’usinage in situEn mesurant les pièces fabriquées directement sur les machines d’usinage, la jeune pousse aixoise I-MC veut réduire drastiquement les temps de réglage de ces équipements. Et ce de manière automatisée, avec à la clé une chaîne numérique complète qui crée un pont entre les données de conception et les données de contrôle. ... Lauréate du concours national d’innovation i-Lab 2018 en juillet dernier, la jeune société aixoise I-MC, fondée en 2017 par Dominique Nozais et Stephane Robic, est à l’origine d’une solution de contrôle et de correction de machines d’usinage via un capteur optique robotisé, mis en œuvre in situ. La start-up, qui vient aussi d’être distinguée lors du Start-Up Seminar organisé à Sophia Antipolis par le pôle de compétitivité SCS le 19 décembre, est une émanation à la fois du CEA (Direction de l'énergie nucléaire) et de l’Ecole centrale de Nantes. Dominique Nozais, cofondateur et président d'I-MC La solution proposée par I-MC se compose d’un robot 6 axes (de chez Stäubli), d’un capteur optique spécifique à chaque environnement, d’une plate-forme mobile qui s’adapte aux machines d’usinage surveillées et d’un poste de supervision associé. Une approche innovante qui permet de contrôler et éventuellement corriger les défauts de la machine sans avoir à enlever la pièce usinée (opération qui requiert parfois le démontage d’une partie de la machine). Pour ce faire, un capteur optique robotisé se déplace sur une plate-forme et analyse la pièce usinée par rapport à son plan de fabrication pour en vérifier sa conformité. L’information est ensuite remontée sur le poste de supervision pour lancer d’éventuelles corrections directement sur la machine. In fine il s’agit d’automatiser en boucle fermée les interactions avec la machine tout en limitant les rebuts de fabrication grâce à la précision du capteur optique. Ce contrôle de la précision des pièces, un impératif pour les industriels, oblige souvent ces derniers à retirer les pièces des machines pour les mesurer en dehors de l’usine. Ainsi, comme l’indique I-MC, la simple dépose de la pièce pose des difficultés (perte de référentiel lorsqu’on doit remettre la pièce sur la machine pour poursuivre son usinage) et son transfert sur des machines de mesure tridimensionnelles demeure complexe. Avec les pertes de temps qui en découle, sans compter les difficultés à atteindre les précisions requises pour ce type d’opération (quelques dizaines de microns). Dans ce cadre, la technologie d’I-MC, entièrement numérique, doit permettre selon ses concepteurs d’accélérer la partie prototypage d’un usinage, de gérer les réglages réalisés in situ pour la réalisation de petites séries récurrentes, voire d'assurer le lancement automatisé de la fabrication sans avoir besoin d’un opérateur. Située à Pethuis (zone d’activité proche d’Aix-en-Provence) avec une entité basée à Nantes, I-MC et son équipe de sept personnes débute aujourd'hui la phase de commercialisation de l’équipement, en s'appuyant sur les retours d’expérience d’industriels pilotes. Objectif : industrialiser la plate-forme en 2019 et la lancer sur le marché en 2020, les secteurs de l’aéronautique et de la Défense étant les premiers visés. |