Automobile : la jeune pousse israélienne Oryx Vision spécialiste du lidar lève 50 M$Décidément le domaine du lidar, cette technologie de détection d’obstacles reposant sur l’utilisation de l’infrarouge ou de la lumière visible et promise à un bel avenir dans le monde de l’automobile (voir ici), n’en finit plus d’attirer les convoitises. ...La preuve en est la spectaculaire levée de fonds, à hauteur de 50 millions de dollars, qu'a réalisée cet été la jeune société israélienne Oryx Vision. Une opération emmenée par les fonds d’investissement Third Point Ventures et WRV, accompagnés par Union Tech Ventures et les investisseurs de la première levée de fonds, bouclée il y a quinze mois, à savoir Bessemer Venture Partners, Maniv Mobility et Trucks VC. Le montant total des fonds investis dans la société, fondée en 2009 par David Ben-Bassat, atteint désormais 67 millions de dollars. L’engouement autour d’Oryx Vision est lié à sa technologie de télédétection par laser qui met en œuvre des antennes microscopiques en lieu et place des traditionnels photodétecteurs. Une approche sans pièce mobile, à faible coût (il s’agit d’antennes sur silicium) qui, selon Oryx, est d’une part très peu sensible aux changements de luminosité et aux interférences liées à la présence d’autres lidars à proximité du véhicule, et apporterait d’autre part une sensibilité un million de fois supérieure aux autres technologies. Avec à la clé une portée et une vitesse d’analyse des données, pour chaque point du champ visuel analysé, impossibles à reproduire avec les technologies existantes. La technologie d'Oryx utilise en fait, comme un lidar classique, une lumière cohérente issue d’un laser pour éclairer la scène, mais elle analyse comme un radar la réflexion de l’onde plutôt qu’une énergie (come c’est le cas des photodétecteurs). Le laser utilisé travaille à une longueur d’onde de 10 µm (laser terahertz), autorisant des puissances d’émission élevées, d’ou des portées importantes avec, selon Oryx, une localisation précise de débris à 60 mètres, de piétons à 100 mètres et de véhicules à 150 mètres (voir graphique ci-contre). Quant aux antennes de réception qui seront fabriquées sur silicium, elles occupent chacune une surface de 5 micrométres carrés. Oryx travaille actuellement sur un démonstrateur de 10 000 pixels de résolution fondé sur un seul circuit de 250 000 nanoantennes. Et un système à 100 000 pixels, composé de plusieurs millions de nanoantennes, est à l’étude pour une intégration effective dans un véhicule. L’entreprise compte utiliser les fonds levés pour accélérer son processus de développement et intensifier ses activités commerciales auprès des intégrateurs, des fournisseurs de rang un et des acteurs technologiques du secteur automobile. La société espère tester son système en situation réelle, monté sur une voiture, durant le second semestre 2018. |