Automobile : 300 millions d’abonnements aux communications V2X sur réseaux LTE/5G en 2030

Avec la finalisation du standard Cellular-V2X (Vehicle-to-Everything) sur réseaux LTE et celle à venir pour les futurs réseaux 5G, l’usage des technologies cellulaires pour les applications de communication de véhicule à véhicule (V2V) ...et de véhicule à infrastructure routière (V2I) devient (presque) une réalité (lire aussi notre article Les communications V2X entre les véhicules et leur environnement vont passer par le LTE et la 5G). Une réalité qui risque de menacer le standard DSRC (Dedicated Short-Range Communications) IEEE 802.11p mis aujourd’hui à profit par les communications V2X.

L’enjeu s’avère loin d’être négligeable. Selon la société d’études de marché ABI Research, les véhicules autonomes de niveau 4 et les voitures sans chauffeur de niveau 5 devront embarquer des fonctions V2V et V2I pour garantir une fiabilité particulièrement élevée. Les opérateurs mobiles ne s’y trompent pas et des poids lourds comme Deutsche Telekom, Orange, SK Telecom, Telefonica et Vodafone mènent déjà des campagnes d’expérimentation pour tester les cas d’usage de la 4G et de la 5G dans l’automobile (lire aussi notre article Automobile : les industriels se mobilisent pour tester les communications V2X sur réseaux cellulaires LTE et 5G).

« La voie d’évolution proposée par les technologies cellulaires et le gigantesque écosystème mobile qui les soutient représentent une option attractive pour les constructeurs et équipementiers automobiles, commente Dominique Bonte, directeur général et vice-président d’ABI Research. Si les anti-cellulaires assurent que le DSRC est mûr, fiable, sécurisé et prêt à être déployé, nul ne sait s’il arrivera à survivre à l’offensive de l’industrie des mobiles et s’il pourra cohabiter avec les futures alternatives cellulaires. »

Même si le gouvernement américain impose le DSRC, la société d’études anticipe une forte croissance du V2X cellulaire, d’abord avec le LTE-V2X puis avec le 5G-V2X, avec 300 millions d’abonnés au niveau mondial d’ici à 2030. « Le principal défi pour le V2X cellulaire est d’obtenir une bande de fréquence dédiée pour les communications de véhicule à véhicule, ajoute Dominique Bonte. La bande des 5,9 GHz a bien été attribuée aux systèmes de transport intelligent ITS aux Etats-Unis et en Europe il y a plus de dix ans, mais elle reste pour l’heure réservée au DSRC. Cela pourrait toutefois changer quand les géants de la téléphonie mobile comme Ericsson, Qualcomm et Samsung auront décidé de s’unir et de jouer de tout leur poids pour effectuer un lobbying pressant. »