En abordant de manière globale les projets de l'IoT dans les industries traditionnelles, la jeune société tourangelle Tekin se définit comme un bureau d'études classique, capable de transformer un cahier des charges en une application concrète, et comme une société de conseil qui accompagne les industriels dans des projets qui sont sources de profondes mutations en termes de modèles économiques et d'organisation interne. ...

Lorsque l’on évoque l’IoT (Internet of Things), bien souvent c’est le mot "objet" que l’on retient sous son acception la plus courante. A savoir un objet de la vie quotidienne (pèse-personne, réveil…) connecté à Internet. Or le plus grand gisement de projets et de chiffre d’affaires en puissance ne se situe pas dans le domaine du grand public, mais bel et bien dans le monde industriel. Et c’est dans ce domaine des applications B2B que la jeune société Tekin a décidé d’œuvrer. Fondé en 2014 et basé à Tours, Tekin est « un bureau de conseil et d’ingénierie, dont le métier est de concevoir des solutions connectées pour des applications professionnelles, explique Raphael Autale, son fondateur (avec Pierre Micoud) et actuel CEO. Avec notre positionnement, nous nous adressons aux sociétés industrielles qui souhaitent se lancer dans l’Internet des objets. Avec une mission claire : leur faciliter l’entrée dans ce domaine de l’IoT. »

Car dans le monde industriel, s’il y a des besoins bien réels et identifiés, ils sont la plupart du temps exprimés par des équipes qui n’ont pas de grandes compétences en électronique et en logiciels embarqués. « D’où l’importance d’apporter du conseil et de l’accompagnement aux utilisateurs dans l’analyse et l’avancée de leur projet », commente Raphael Autale. Du coup, Tekin se définit bien au-delà d’un “simple” bureau d’études qui met en œuvre un cahier des charges déjà ficelé.

La start-up revendique ainsi une double casquette. Celle d'abord de conseil en ingénierie où elle accompagne les utilisateurs dans la formalisation de leur projet et dans l’analyse des conséquences qui en découlent. Et puis celle de bureau d’études, capable de mettre en œuvre très rapidement des prototypes opérationnels, à partir d’un cahier des charges mis au point en collaboration avec les industriels. « Cette activité de conseil est très importante, souligne Raphael Autale. Car, et c'est bien souvent le cas dans les industries traditionnelles qui se lancent dans l’IoT, il faut pour que le projet réussisse analyser les conséquences en termes non seulement de modèles économiques (avec souvent la part prise par la vente de services qui devient prépondérante par rapport à la vente de produits pure et simple), mais aussi de compétences à mettre en oeuvre pour assurer la pérennité du nouveau modèle. »

Concrètement, pour apporter cette solution complète, Tekin procède en trois grandes étapes. D’abord, il s'agit de clarifier le cahier des charges, avec une identification des freins éventuels. Viennent ensuite le développement et la validation de l’objet connecté (quel capteur utiliser, quelle technologie de communication à mettre en œuvre, quelle interface utilisateur…). Troisième étape enfin, la formation des utilisateurs, pour leur apporter un support opérationnel lors du déploiement de la solution. « L’IoT apporte un réel changement dans les entreprises, et ce virage technologique et organisationnel doit être accompagné », résume Raphael Autale.

D’un point de vue plus technologique, bien qu’agnostique vis-à-vis des solutions du marché, Tekin s’appuie sur des compétences éprouvées dans les approches open source, tant au niveau des cartes de prototypage qu'au niveau Linux pour la partie système d’exploitation. Pour accélérer cette phase de prototypage et de prédéveloppement et montrer son savoir-faire, Tekin a même conçu une passerelle IoT (gateway) préindustrielle et facilement configurable qui lui permet d’explorer concrètement et très rapidement la faisabilité d’un projet à un coût faible.

Côté capteurs, Tekin s’appuie volontiers sur les solutions d’EnOcean. Pour la communication, la jeune société met en œuvre, selon les besoins, des technologies traditionnelles (des réseaux opérés 3G par exemple) ou des approches plus novatrices comme les réseaux longue portée, basse consommation et bas débit comme LoRa.  « Avec parfois, une exploitation détournée de la technologie pour des cas spécifiques, ajoute Raphael Autale. A titre d'exemple, dans un projet qui portait sur la remontée d’informations de capteurs de mesure de lumière installés au sol pour surveiller une pelouse, nous avons utilisé LoRa non comme un réseau opéré, mais comme une technologie efficace pour remonter ces données, difficilement accessibles autrement. »

Au-delà du secteur industriel, Tekin vise aussi grâce à ses compétences des projets liés à la ville intelligente au sens large du terme, incluant l’équipement de bâtiments, dans l’objectif d’assurer une meilleure maîtrise de l’énergie. « Nous allons d’ailleurs nous orienter dans les années qui viennent dans la fourniture de briques métier, avec des services spécialisés, qui s’appuieront sur une base technologique commune, développée par nos soins », anticipe Raphael Autale.