Le français ELA Innovation marie avec succès Internet des objets et... RFIDOn l'a peut-être oublié, mais l’expression « Internet des objets » a été utilisée dès le début des années 2000 pour qualifier le champ des possibilités ouvert par la RFID. Une opportunité qu'a su saisir la société française ELA Innovation qui a développé au fil des ans une gamme de plus en plus large de tags, de balises et de badges actifs, auxquels sont venus s’ajouter des lecteurs et des passerelles RFID ainsi que des capteurs (intégrés ou non) au sein des tags RFID. L'international est désormais en ligne de mire. ... Quand on évoque l’Internet des objets et les procédés de communication sans fil associés, viennent immédiatement à l’esprit des technologies à courte portée comme le Wi-Fi ou le Bluetooth Low Energy, ou des approches radio longue distance et basse consommation comme celles prônées par le français Sigfox ou l’alliance LoRa. On oublie souvent que l’expression « Internet des objets » a été utilisée dès le début des années 2000 pour qualifier le champ des possibilités ouvert par la RFID qui permet d'identifier un objet, d'en suivre le cheminement et d'en connaître les caractéristiques à plus ou moins grande distance grâce à des étiquettes « intelligentes ». S’il est une jeune société française qui ne l’a pas oublié, c’est bien ELA Innovation. En une dizaine d’années, cette entreprise montpelliéraine créée en 2000 a commercialisé plus de 200 000 tags et capteurs RFID et a connu une croissance de 60% de son chiffre d’affaires en 2014 pour une rentabilité de 20%... Et tous les voyants semblent au vert à court et moyen terme. « Entre 2014 et 2015, notre effectif est passé de 10 à 15 personnes et, pour cette année, nous tablons sur un doublement de notre chiffre d’affaires qui était de l’ordre d’un million d’euros en 2014 », estime Pierre Bonzom, cofondateur et dirigeant d’ELA Innovation. Pierre Bonzom, cofondateur et dirigeant d'ELA Innovation Afin de bien vivre sur un marché de la RFID particulièrement concurrentiel, la singularité est toutefois de mise. Pour ce faire, ELA Innovation a opté pour la technologie RFID UHF active, là où les tags sont alimentés sur pile et qui ne représente que 5% du marché RFID global. « Nous avons aussi fait le choix de baser nos tags RFID sur un cœur radio maison car les radios des fondeurs comme NXP, Nordic ou Microchip sont plutôt orientées vers la communication de données, se souvient le PDG d’ELA. Dans le domaine de l’identification, qui fut notre premier domaine d’application, les débits sont très faibles et c’est la consommation énergétique qui fait toute la différence. C’est d’ailleurs là que nous avons porté tous nos efforts. Dans notre cas, elle est de l’ordre du microwatt seulement et nos tags RFID, qui mesurent à peine 4 cm de diamètre et s’avèrent aptes à communiquer sur une centaine de mètres, ont une autonomie comprise entre dix et vingt ans. » Coupler RFID et capteurs A partir de cette base technologique, la société a développé au fil des années une gamme de plus en plus large de tags, de balises et de badges actifs, auxquels sont venus s’ajouter des lecteurs et des passerelles RFID (vers un réseau Ethernet, Wi-Fi ou industriel) ainsi que des capteurs (intégrés ou non) au sein des tags RFID. « Aujourd’hui, les tags utilisés à seule fin d’identification représentent 60% de nos ventes, précise Pierre Bonzom. Les 40% restants sont générés par la commercialisation de tags qui intègrent en plus des fonctions de mesure de température, d’hygrométrie, de champ magnétique ou de détection de mouvement. » Un exemple de tag RFID commercialisé par ELA L’éventail de produits commercialisés par ELA Innovation a permis à la société de répondre aux besoins de multiples applications comme la sécurité des personnes (comptage du personnel, détection de présence dans les zones à risque, localisation indoor et protection de travailleurs isolés, etc.), la sécurité des biens (détection antivol, contrôle d’accès…), la logistique (inventaire automatique, localisation) ou la traçabilité (géolocalisation et suivi de flottes de véhicules ou de remorques, surveillance et suivi de températures et autres paramètres physiques dans les secteurs du transport, de la santé, de l’agroalimentaire et de l’industrie pharmaceutique, etc.). « Sur le marché français, nous travaillons généralement avec des intégrateurs verticaux comme Orange Business Services sur le marché de la télématique ou Icom dans le domaine de la sécurité des personnes, détaille le dirigeant d’ELA Innovation. Mais il arrive aussi que nous collaborions en direct avec certaines sociétés à l’instar du partenariat que nous entretenons avec le fabricant stéphanois d’outillage à main SAM Outillage. Par ailleurs, certains de nos produits, et tout particulièrement nos passerelles, sont parfois intégrés dans des versions OEM au sein d’équipements tiers. C’est souvent le cas dans des applications de télématique où la passerelle RFID, dont le coût n’excède pas 60 € en version OEM, est intégrée dans le boîtier de géolocalisation d’un véhicule, d’un container ou d’une remorque. »Objectif : réaliser 50% du CA hors de France A l’heure actuelle, la société, dont tous les produits sont fabriqués en sous-traitance dans la région de Montpellier, table beaucoup sur son développement à l’export. Depuis deux ans, ELA Innovation a ainsi commencé à se déployer à l’international, essentiellement en Europe où l’entreprise réalise déjà 15% de son chiffre d’affaires à travers des distributeurs spécialisés M2M à vocation industrielle. « L’ouverture vers l’Amérique du Nord est prévue en 2015 et, en 2016, nous investirons sur le Moyen-Orient et la Russie, dévoile Pierre Bonzom. A terme, notre ambition est de réaliser la moitié de notre chiffre d’affaires à l’étranger. » |