Eridanis conseille les entreprises dans leur stratégie de mise en place de l'Internet des objets

Créé en septembre 2014, Eridanis se définit comme une société de conseil en innovation dont l’ambition est d’accélérer l’adoption et garantir la parfaite intégration des objets connectés au sein des modèles économiques des industriels et grands comptes. Consciente qu'une bonne partie des innovations de l'Internet des objets vient du marché B2C et qu’une veille sur le secteur du grand public est indispensable, la jeune entreprise vient de prendre le contrôle de Sen.se, entreprise fondée en 2010 par Rafi Haladjian, considéré comme l’un des pères de l’internet des objets en France. ...

L’Internet des objets draine dans son sillage une myriade de start-up qui ne sont pas forcément toutes positionnées sur la fourniture de briques technologiques du type circuits intégrés, modules radio, protocoles de communication, couches logicielles ou middlewares divers et variés. Ce marché bouillonnant où les entreprises, même si elles sont bien conscientes des opportunités que l’IoT peut leur offrir, ont parfois du mal à s’y retrouver, voit aussi l’émergence de sociétés de conseil en innovation. Des structures dont l’ambition est d’accélérer l’adoption et garantir la parfaite intégration des objets connectés au sein des modèles économiques des industriels et grands comptes. C’est notamment le cas d’Eridanis, une entreprise créée en septembre 2014 et déjà forte d’une équipe d’une trentaine de personnes.     L’équipe initiale d'Eridanis dont les trois fondateurs, Emmanuel Gavache (à gauche), Benoît Bourrel et Jean-Luc Bernard (à droite)   « L’Internet des objets intéresse à la fois les start-up et les grands groupes mais, à l’heure actuelle, le lien entre ces deux types d’entités ne se fait pas ou se fait mal ; nous nous sommes donc positionnés dès l’origine pour établir ce lien », décrit Benoît Bourrel, cofondateur d’Eridanis avec Jean-Luc Bernard, également propriétaire de la société d’ingénierie logicielle Astek et de la société d’investissement Robinson Technologies, et Emmanuel Gavache, qui fut de 2008 à 2014 directeur du secteur automobile de Capgemini Consulting. « L'alliance au sein d’Eridanis d'un pôle de conseil en stratégie, d'un bureau d'étude technique et d'une cellule de veille active auprès des start-up et PME nous permet d'apporter de l'agilité dans un secteur en pleine expansion, continue Benoît Bourrel qui est aussi le directeur technique de l’entreprise basée à Paris. A ce titre, nous avons déjà engagé un certain nombre de partenariats technologiques avec des sociétés comme Sigfox, Semtech, à l'origine du procédé LoRa, Sierra Wireless ou MobiquiThings et commencé à intégrer des technologies radio typiquement rencontrées dans le domaine de l’Internet de objets à l’instar des technologies cellulaires 2G/3G/4G ou des procédés de communication bas débit et longue portée LoRa et Sigfox. »
Un premier projet emblématique   Eridanis en veut pour preuve un premier projet emblématique d’envergure mené pour le compte de GRTgaz, l’exploitant du réseau de transport de gaz naturel à haute pression dans l’Hexagone. Révélé pour la première fois sur le salon SIdO qui s’est tenu début avril à Lyon, ce projet vise à doter l’exploitant d’un système de surveillance de son infrastructure, basé sur le principe de bornes et de balises « connectées », disposées à intervalles réguliers tout au long des 32 000 km de son réseau. Ce type de signalisation de couleur jaune, qui indique la présence de canalisations enterrées, est nécessaire pour prévenir l’endommagement des gazoducs par des tiers, et notamment par les entreprises de travaux publics. Equipées de capteurs (accéléromètre, capteur de verticalité, GPS, sonde de température), les bornes et balises connectées sont alors capables d’émettre un signal via le réseau de radiocommunication Sigfox dès qu’une anomalie de positionnement (inclinaison, dégradation…) est détectée. Selon GRTgaz, ce type d’infrastructure pourrait à l’avenir compléter son dispositif de surveillance existant (centre de surveillance à distance, inspections terrestres, survols aériens…).   « Une expérimentation grandeur nature mettant en œuvre une centaine de ces bornes est actuellement en cours, détaille Benoît Bourrel. Nous avons développé à cet effet un boîtier électronique étanche de la taille d’un paquet de cigarettes qui est apte à fonctionner dans la gamme de température industrielle et qui vient de positionner sur la balise en plastique. » C’est en particulier à ce niveau que jouent à plein les compétences du bureau d’études intégré au sein d’Eridanis. Rassemblant pour l’heure un cinquième des effectifs de la start-up qui compte déjà une trentaine de personnes dont trois quarts de consultants, ce bureau d’études est capable de réaliser des preuves de concept et de tenir le rôle d’architecte de solutions de bout-en-bout pour intégrer électronique, technologies télécoms, systèmes d’information et applications. « C’est un bon moyen d’accélérer le temps de mise sur le marché pour nos clients », assure le directeur technique de la société qui s’est d’ores et déjà engagée auprès d’autres grands groupes (ERDF, SNCF…) sur plusieurs projets IoT professionnels comme la gestion de garages automobiles, le lancement de programmes de santé et de bien-être connectés pour employés, la mise en place d’infrastructures connectées…   Un oeil sur les innovations dans le domaine du grand public   « Il faut être particulièrement conscient qu’à l’heure actuelle une bonne partie des innovations vient du marché B2C et qu’une veille sur le secteur du grand public est indispensable, ajoute encore Benoît Bourrel. Dans le domaine de l’Internet des objets, les entreprises souhaitent donc que l’écart d’adoption des technologies par le grand public et par le monde professionnel soit nettement moindre que celui qui a prévalu pour les tablettes par exemple. Eridanis compte participer au maximum à cette accélération de l’innovation dans le domaine B2B. » Une stratégie qui s’est cristallisée il y a quelques jours par la prise de participation majoritaire de la société de conseil opérationnel dans le capital de Sen.se, entreprise fondée en 2010 par Rafi Haladjian, considéré comme l’un des pères de l’internet des objets en France avec le lapin connecté Nabaztag. Sen.se s’est fait connaître au travers de sa passerelle domotique Mother et des capteurs polyvalents associés, les Motion Cookies.   Initialement focalisée sur le marché grand public, la société de Rafi Haladjian avait annoncé il y a quelques mois sa volonté de se recentrer sur le créneau B2B. « Nous voyons un immense potentiel de l’Internet des objets dans le marché B2B et nous en sommes convaincus depuis toujours, a déclaré le fondateur de Sen.se. L’IoT va bouleverser l’ensemble des entreprises comme cela a été le cas avec le Web et les applications pour smartphones. C’est pourquoi nous nous sommes rapprochés d’Eridanis. » Les compétences de Sen.se devraient aussi être mises à contribution afin que la jeune société puisse réaliser des projets en quelques mois, là où n’importe quel développement dans l’IoT nécessite généralement plus de dix-huit mois. C’est tout du moins l’ambition d’Eridanis qui se revendique aussi d’une vocation internationale. Déjà présente outre-Manche, la start-up compte mettre un pied en Amérique du Nord dès cette année et l’ouverture de bureaux en Chine est déjà au cœur des réflexions de l’entreprise.