Les émotions des utilisateurs des objets du quotidien n’ont plus de secret pour Smart Me UpLauréate du Trophée 2014 des technologies de l’embarqué, la jeune société iséroise Smart Me Up a développé un logiciel d’analyse de visage suffisamment rapide et léger pour être intégré au sein d’objets de tous les jours dans des domaines aussi divers que la maison connectée, la ville intelligente ou l’automobile. ... Lors du salon CES 2015 qui s’est tenu début janvier à Las Vegas, Smart Me Up figurait sans nul doute parmi les jeunes sociétés qui ont attiré le plus les regards des visiteurs. Une reconnaissance d’autant plus justifiée que la start-up grenobloise est spécialisée dans… l’analyse de visage. Avec une stratégie clairement orientée vers l’embarqué. « A l‘origine de Smart Me Up, il y a eu notre volonté de rendre les technologies de l’intelligence artificielle suffisamment rapides et légères pour qu’elles puissent être intégrées dans les objets du quotidien, se souvient Loïc Lecerf, cofondateur et dirigeant de l’entreprise créée en juillet 2012 à Meylan, tout près de Grenoble. Deux ans de travaux nous ont été nécessaires pour bâtir une solution purement logicielle capable d’analyser les visages en temps réel indépendamment du type de caméra utilisée, 3D ou pas, et de l’architecture du processeur nécessaire à l’exécution dudit logiciel. Sachant que nous ne voulions pas imposer la présence d’un processeur - ou d’une unité de traitement – graphique. »![]() ![]() Une levée de fonds en cours Côté performances, Smart Me Up livre quelques données intéressantes. « Sur un Cortex-A8, le logiciel est capable de réaliser une analyse, quelle qu’elle soit, en 200 millisecondes en moyenne, détaille Loïc Lecerf. Avec un Cortex-A9, on passe facilement à quinze analyses par seconde. » A noter que la start-up, qui commercialise sa solution « embarquée » sous la forme d’une licence traditionnelle avec paiement de redevances pour chaque objet commercialisé, propose aussi une version « déportée » de sa technologie. L’analyse est alors effectuée à distance sur un serveur et proposée selon un modèle économique de type SaaS (Software-as-a-Service) avec paiement à l’usage. Forte du succès d’estime qu’elle connaît aujourd’hui, la jeune société française, qui s’appuie pour l’heure sur un effectif de huit équivalents temps plein, veut passer à la vitesse supérieure. Depuis son retour du CES, elle a entamé une levée de fonds d’une valeur comprise entre 1,5 et deux millions d’euros. « Cette somme doit permettre de soutenir notre croissance, d’augmenter nos effectifs tant sur le plan commercial que technique et de continuer à faire évoluer notre technologie, explique Loïc Lecerf. Il nous faut être encore plus pointu sur certains aspects, notamment quand l’environnement est à faible luminosité ou lorsque le visage à analyser n’est que partiel, ce qui est le cas lorsque la personne est de profil par exemple. » A suivre donc ! (*) Les techniques d’apprentissage automatique consistent à implémenter dans une « machine » (au sens large) de méthodes automatisables qui lui permettent d'évoluer grâce à un processus d'apprentissage, et ainsi de remplir des tâches qu'il est difficile ou impossible de remplir par des moyens algorithmiques plus classiques. |