L’industrie des Mems veut des algorithmes open source pour les applications de fusion de capteurs

Le Mems Industry Group (MIG), qui réunit plus de 170 sociétés impliquées dans le développement de capteurs et de microsystèmes électromécaniques Mems, vient de lancer une initiative communautaire qui vise à proposer ...sous licence open source un ensemble d’algorithmes utilisables pour les applications de fusion de capteurs. La fusion de capteurs, rappelons-le, permet de récupérer et de synthétiser les signaux issus de plusieurs capteurs pour en tirer des données extrêmement précises liées notamment au mouvement, à la position, à l’orientation et à l’inclinaison d’un objet.

Baptisée Accelerated Innovation Community (AIC), l'initiative du MIG est d’ores et déjà soutenue fortement par Freescale, qui a contribué au projet AIC en apportant certaines de ses briques logicielles de fusion de capteurs, ainsi que par Analog Devices, Berkeley Sensor & Actuator Center (BSAC), l’université Carnegie Mellon, Kionix, PNI Sensor et l’institut américain Nist (National Institute of Standards and Technology). « Les développeurs de produits qui utilisent des capteurs et/ou des Mems doivent souvent développer des algorithmes à partir d’une feuille blanche, rappelle Karen Lightman, directrice exécutive du MIG. L’innovation s’en trouve bridée car les concepteurs se voient dans l’obligation de réinventer la roue en redéveloppant des algorithmes de base à chaque fois qu’ils veulent ajouter ou modifier une fonctionnalité de leur produit. En leur donnant accès à une bibliothèque open source d’algorithmes fondamentaux, nous voulons changer le paradigme du développement. »

L’organisme industriel a notamment collaboré avec Freescale pour le lancement du site Open Source Sensor Fusion qui propose déjà des algorithmes open source du fabricant de semi-conducteurs et notamment une bibliothèque C de fusion de capteurs 3, 6 et 9 axes. PNI Sensor, de son côté, s’est engagé à mettre dans la corbeille trois algorithmes : conversion de quaternions en données de cap, de tangage et de roulis, suivi de fréquences cardiaques à partir d’un capteur de photopléthysmographie (PPG), comptage de pas. D’autres membres du MIG, qui compte dans ses rangs ARM, Bosch, Broadcom, Infineon, Intel, InvenSense (qui a repris le spécialiste français de la fusion de capteurs Movea en 2014), Omron, Qualcomm, STMicroelectronics et Texas Instruments, vont également apporter leurs contributions dans les deux mois qui viennent, assure l’organisme.

On se souviendra que l’éditeur de plates-formes algorithmiques de fusion de capteurs Sensor Platforms, acquis depuis par Audience, avait annoncé en avril dernier une collaboration avec ARM pour lancer ce que les deux sociétés présentaient comme le premier logiciel open source pour contrôleurs centralisés de capteurs (sensor hubs). Pour sa part, Freescale compte proposer dans le courant du mois un kit de développement pour applications de fusion de capteurs du nom de FRDM-SFUSION qui pourra exécuter les algorithmes open source AIC et des logiciels propres à l’Américain (boussole électronique…) et qui s’appuiera notamment sur des cartes de développement Freedom à base de microcontrôleurs Kinetis K64 (FRDM-K64F) ou de capteurs avec connectivité Bluetooth (FRDM-FXS-MULTI-B).