La société européenne SiPearl, en charge du développement d'un microprocesseur qui sera le cœur des supercalculateurs européens de nouvelle génération, annonce le lancement d’un nouveau processeur, l’Athena1, une déclinaison sur-mesure de sa plate-forme Rhea1, répondant aux besoins spécifiques de puissance de calcul, de sécurité et d’intégrité d’applications pour les gouvernements, la défense et l’aérospatial.

Pour rappel, la société a annoncé cet été que son processeur  destiné aux supercalculateurs Rhea1 était en phase de “tape-out” chez le fondeur taïwanais TSMC, c’est-à-dire qu'il prêt à entrer en phase de production pour une mise à disposition des développeurs en 2026, avec un peu de retard par rapport aux calendrier prévu.

Avec Athena1, SiPearl, annonce donc une déclinaison du Rhea1, la première génération de microprocesseurs de la société destinés aux calculs haute performance, avec en ligne de mire pour l’Athena 1 les besoins spécifiques des gouvernements, de l’aérospatial et de la défense. Il s’agit, par exemple, de communications sécurisées et de renseignement, de cryptographie et de chiffrement, de traitement du renseignement, de réseaux tactiques, de détection électronique ou de traitement de données en local sur des véhicules.

Pour le moment, alors que le Rhea1 n’est pas encore disponible, SiPearl, n’a pas dévoilé de caractéristiques détaillées de l’Athena 1. La société indique seulement que ce processeur sera logé dans un nouveau boîtier, et sera dominé par les notions de sécurité et d’intégrité avec ses 16, 32, 48, 64 ou 80 cœurs de calcul Neoverse V1 d’Arm en fonction de la puissance nécessaire à chaque application et de leurs contraintes thermiques.

Comme pour le Rhea1, la fabrication de la puce Athena1 sera confiée à TSMC. SiPearl indiquant  à ce niveau que le packaging sera, dans un premier temps, fabriqué à Taïwan, avant d’être confié à un réseau de spécialistes européens avec l’objectif de créer une nouvelle filière sur le continent. La sortie commerciale d’Athena1 est prévue au second semestre 2027.

« Dans un contexte géopolitique incertain, marqué par l’augmentation des problèmes de cybersécurité et des conflits armés, la souveraineté technologique de l’Europe est plus que jamais indissociable d’un matériel souverain, que ce soit pour les applications civiles ou, à fortiori, de défense, commente Philippe Notton, CEO et fondateur de SiPearl. Il était donc naturel pour SiPearl de capitaliser sur l’expertise développée par ses équipes de R&D pour le calcul haute performance afin de créer une déclinaison de notre premier microprocesseur qui réponde aux besoins des applications duales. Dans le cadre de la feuille de route qui nous a été confiée par l’Europe de rapatrier sur le continent les technologies microprocesseurs haute performance, Athena1 sera un complément de Rhea1 avec pour objectif de contribuer à affirmer l’indépendance stratégique de l’Europe »