Les entreprises et projets nommés pour les Trophées de l’embarqué 2024 sont connus

A l’occasion de la 17e édition des Trophées de l’embarqué, organisée par l’association Embedded France et Cap’tronic avec le soutien de la Direction générale des entreprises (DGE) et du ministère de l’Économie des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, sept entreprises et projets seront mis à l’honneur. La manifestation aura lieu à Paris le 28 janvier 2024 dans les locaux du ministère des Finances (*).

Cette année, les Assises de l’Embarqué auront pour thème “L’IA dans tous ses états : frugale et embarquée, souveraine et de confiance, générative et hybride. Enjeux, opportunités, controverses”. Vous pourrez retrouver le programme complet des tables rondes et interventions qui se dérouleront tout au long de la journée autour de cette thématique.

Parallèlement, comme chaque année, sept trophées seront donc décernés : le Trophée de l’embarqué critique, le Trophée de l’embarqué IoT Industrie & Services, le Trophée de l’embarqué IoT grand public, le Trophée Santé et Aide aux personnes et le Trophée des technologies de l’embarqué. Ces cinq trophées seront complétés par un prix récompensant des travaux issus d’écoles d’ingénieurs et par un prix du public, suite à un vote qui se fera le jour même de la manifestation.

Pour l'heure sont désormais connues les quinze entreprises et projets nommées pour concourir dans ces catégories.

- Ampere, constructeur de véhicules électriques, pour son projet RUST dans les systèmes embarqués et les véhicules de demain qui a basculé sa plateforme SDV (Software Defined Vehicle) vers le langage de programmation Rust, afin de bénéficier de tous les avantages de cette technologie. L’utilisation de Rust permet ici d’améliorer la sécurité et la sûreté, tout en bénéficiant d’une grande flexibilité dans le développement logiciel avec, selon Ampere, une efficacité améliorée de 20 à 30%, et une réduction significative du nombre de bugs dans la remontée du cycle en V.

- Arteris et son projet FlexNoC (next generation of Network-on-chip) dans le domaine des semi-conducteurs qui en intégrant des avancées matérielles et logicielles, procure une connectivité optimisée entre les composants d'un système sur puce (SoC), tout en garantissant une gestion dynamique de la bande passante et une isolation renforcée des données critiques. FlexNoC5.0 embarque une librairie de blocs de propriété intellectuelle dédiés au réseau sur puce : interface vers les protocoles AMBA (ACE, AXI, AHB, APB) entre autres.

- Artifeel, start-up spécialisée dans la conception et la commercialisation de systèmes intelligents de sécurité et de monitoring basés sur l’IA embarquée et les technologies IoT avec son projet Check’In Infra 2 plus. Cette innovation est un dispositif autonome de monitoring et de sécurité pour la protection des infrastructures. Doté de plusieurs capteurs - centrale inertielle, capteur de luminosité et capteur de mouvement PIR (PAssive Infra Rouge) - il permet d’alerter en cas d’accès non autorisé à des infrastructures techniques, industrielles ou urbaines telles que des chambres télécoms ou des candélabres afin de lutter contre les vols de câbles, le squat ou les actes malveillants.

- Cardiawave qui a développé un dispositif médical de thérapie non-invasive par ultrason, pour le traitement des pathologies valvulaires cardiaque avec son projet Valvosoft. Cet appareil guidé par l'image échographique et par un robot collaboratif, utilise une technologie ultrasonore de pointe. L’intégralité des développements R&D logiciels est réalisée en interne chez Cardiawave tandis que les sous-systèmes ont été développés avec des partenaires franciliens locaux, comme Viveris par le biais d'une architecture embarquée comprenant un logiciel bare metal en langage C (avec une approche modulaire) et des logiciels applicatifs et des services inter-communicants en langage C++ (orienté objet).

- Clinatec, centre de recherche biomédicale regroupant le CEA, le CHU Grenoble Alpes, l'Université Grenoble Alpes et le Fonds de dotation ClinatecProjet, pour le projet NEMO-BMI qui porte sur le développement d’une interface homme machine pour la compensation du handicap moteur de type tétraplégie ou paraplégie. L’algorithme intégré permet de décoder des signaux cérébraux pour en extraire les intentions de mouvement. Dans le cadre de ce projet NEMO-BMI (Auto-adaptive NEuroMOrphic Brain-Machine Interface), le CEA travaille à l’optimisation et la miniaturisation des éléments d’un système embarqué qui ne consomme que 4W.

- CetraC.Io et le projet Biode. CetraC a développé une technologie de commutation haut débit (backbone à 10 Gigabit) purement matérielle qui répond aux besoins de débit, de temps réel, de sécurité de fonctionnement et de cyber résilience des plateformes de nouvelle génération. CetraC livre des blocs d’IP intégrés dans des FPGA ou des ASICs. Dans ce cadre, la biode est une double diode réseau dite "tête bêche" aller et retour qui permet de garantir la fonction diode réseau (flux de données possible dans un sens uniquement) en autorisant une voie de retour limitée au passage des acquittements nécessaires aux protocoles utilisés. L'absence de système d'exploitation et de logiciel élimine quasiment la surface d'attaque du dispositif, sur lequel il est impossible de faire passer des flux de données illicites. Le projet illustre le retour à la programmation matérielle, une tendance forte pour toutes les fonctions qui sont automatisables : réseaux, traitements de capteurs, réseaux de neurones de l'IA, etc.

- EtherTrust, spin-off issue de recherches menées dans de grands instituts de recherche (Télécom ParisTech) et dans des universités françaises (Université Paris 6) et le projet pNHSM (Personal Network Hardware Secure Module) qui consiste à déployer dans l’internet des éléments sécurisés identifiés par des URI (Uniform Resources Identifiers). Il s’agit de donner l’accès à des ressources hébergées par des éléments sécurisés installés sur des serveurs, nommés pNHS, dont une particulière, le Monolith, est destinée aux applications IoT. Le service proposé est un coffre fort numérique réalisant le stockage de données et des procédures cryptographiques, avec un Secure Element qui exécute un serveur TLS1.3 protégé par une clé de 256 bits sur un système hôte (carte RaspberryPi, circuit SoC)

- GoodFlow, jeune société nantaise, avec le projet Autonomous Pac qui vise à décarboner massivement la Supply Chain en rendant les emballages industriels réutilisables autonomes. La solution change le paradigme de l’IoT qui devient maître de ses actions et capable de produire la bonne action au bon moment afin de collecter une information à forte valeur, de manière autonome, en consommant peu d’énergie. Ce n’est plus l’usine qui suit l’emballage mais l’emballage qui collecte les informations permettant de prouver de quelle usine il dépend. De plus, GoodFloow étant le collecteur unique de toutes informations issues des objets connectés, la socité apporte la vision globale de tous ses emballages à leur propriétaire.

- NeurXcore, société fabless semi-conducteurs basée à Grenoble, pionnier dans la concepotion de Chiplet qui permettra à terme aux sociétés expertes en système d’assembler au plus juste des puces adaptées à leur besoin avec un coût de design par puce divisé par 10, propose avec le projet Heracium la possibilité d’assembler automatiquement sur cette plateforme propriétaire une gamme d’architectures d’inférence d’IA et de mémoires sous forme de blocs configurables selon les besoins en opérateurs mathématiques, les performances, consommations énergétiques et la surfaces allouée. Heracium génère également le SDK correspondant permettant de compiler les modèles d’IA ou, le cas échéant, de générer du Code C à exécuter sur un processeur local. Avec une architecture sans mémoire intégrée, la plate-forme Heracium permet de générer des systèmes d’IA sur mesure exécutant jusqu’à 32 K d'opérations de MAC/cycle avec des consommations de 17 TOPS/W

- Université Grenoble Rhone-Alpes pour le projet Thingsat - carte de communication LoRaWAN pour satellites cubesats - qui évalue des protocoles pour des communications longue distance avec la modulation LoRa à faible consommation d'énergie pour l'loT par satellite bidirectionnel. Thingsat construite par le centre spatial universitaire de Grenoble (CSUG) est à bord du cubesat polonais STORK-1 de l’entreprise SatRev depuis sa mise en orbite en janvier 2022. La charge utile permet ici de mener des expériences à la fois sur des liaisons LoRa sur des distances supérieures à 500 kms pour plusieurs bandes de fréquences - 433 MHz, 868 MHz, 2,1 GHz et 2,4GHz - incluant l'immunité à l'effet Doppler.

- La Software République, écosystème d'innovation ouverte, composé de sept entreprises membres (Dassault Systèmes, Eviden (partie du groupe Atos), JCDecaux, Orange, Groupe Renault, STMicroelectronics, Thales) avec le projet U1st Vision, un démonstrateur composé d’un module autonome multiservices sur une plateforme de véhicule utilitaire électrique, le FlexEVan, équipé de panneaux solaires et de batteries pour stocker l'énergie. Le module de services de santé “Health Pop-up”, est un des exemples d’utilisation du U1st Vision. Il intègre 21 paramètres médicaux parmi lesquels 12 innovations, dont un avatar alimenté par l'Intelligence Artificielle l’objectif étant d’apporter une solution aux déserts médicaux, en fournissant aux citoyens un service mobile intégré à guichet unique pour des soins préventifs, des diagnostics et le suivi de maladies.

- YellowScan, fournisseur de solutions LiDAr avec le projet YellowScan Navigator, une solution de cartographie à travers l’eau, depuis un drone. La solution comporte un système de mesure associé à un logiciel de traitement qui assure la génération de modèles topographiques en 3D du fond de rivières ou de zones côtières. Il permet d’opérer dans des zones difficiles d’accès aux techniques traditionnelle (bateaux équipées de sonar), car trop dangereuses pour la navigation. Le système est composé d’un laser vert tiré au travers d’un système scannant, d’une carte de numérisation à haute fréquence (2,5GHz) pour mesurer le signal laser rétrodiffusé, d’une solution de mesure inertielle couplée à un GPS, et d’une caméra RGB. Un ordinateur embarqué assure l’acquisition et le stockage des données, le pilotages des différents capteurs, ainsi de l’interface homme/machine.

- Vortex IO, société créée en 2019 qui propose des services innovants de télédétection et de mesure pour l’hydrologie pour le projet Hydrolink qui vise à développer une hybridation de connectivité (GSM et IoT Spatial) aux micro stations vorteX.io. La connectivité IoT satellitaire permet d’installer des stations de mesure hydrologique en zones blanches tout en conservant  la solution vorteX.io, compacité - cube de 10 cm de côté- et autonome en énergie et en connectivité.

- Projet Potomatic, porté par des étudiant de l’école EISEE, qui est un trieur automatique de pommes de terres utilisant l’IA pour classifier ce dernières ( saines, vertes, pourries coupées…) ainsi que les mottes et les cailloux. Le tri est exclusivement optique se basant sur un algorithmes d’IA et une caméra avec un mécanisme d’éjection atypique qui assure une séparation rigoureuse de la récolte.

- Le projet E-TEX porté par l’école Grenoble INP Esisar, dont l’objet est de concevoir un système d’asservissement reposant sur une solution de détection et de mesure de la position d’un fil. Réalisé à la demande de la société E Tex spécialisée dans la conception, la fabrication et la maintenance de machines pour le traitement de fils dans l’industrie textile, l’objectif du projet est de mettre au point un module de détection de fil intégrable dans une machine “assembleuse retordeuse”.

(*) Centre de conférences Pierre Mendès France – 139 rue de Bercy – Paris