Réseaux IP sur LPWAN : Actility et l’IMT Atlantique publient une implantation de référence open source de la technologie SCHCUne version open source du SDK (Software Design Kit) de la technologie SCHC (Static Context Header Compression, prononcer “chic”) vient d’être rendue publique. Cette initiative, qui vise à accélérer la mise en œuvre d'applications IP sur des réseaux étendus à faible consommation (LPWAN), est issue des travaux menés par le laboratoire commun lab.SCHC créé en avril 2024 (voir notre article) par le français Actility, fournisseur de plateformes d'infrastructure et de services de connectivité industrielle LPWAN (Low-Power Wide Area Networks), et l’école d’ingénieurs IMT Atlantique. Pour rappel, le laboratoire commun lab.SCHC, basé à Rennes, travaille sur l’évolution de la norme internationale SCHC, technologie Internet qui a été inventée au sein du laboratoire SRCD (Systèmes réseaux, cybersécurité et droit du numérique) de l’IMT Atlantique en 2012 et qui a par la suite été portée par la société Acklio, créée en 2016 par Alexander Pelov et Laurent Toutain, tous deux chercheurs au sein du laboratoire SRCD, et rachetée en 2023 par Actility (voir notre article). Pour rappel également, la compression d'en-tête de contexte statique, normalisée par l'IETF (Internet Engineering Task Force) par les documents RFC8724 et RFC9011, joue un rôle essentiel dans l'optimisation des communications IP sur les réseaux LPWAN. De nombreux protocoles d'automatisation populaires tels que ModBus pour l'automatisation industrielle, KNX pour l'automatisation des bâtiments ou OCPP (Open Charge Point Protocol) pour la recharge des véhicules électriques, ont en effet été conçus pour les réseaux IP. Dans ce cadre, la technologie SCHC autorise ces protocoles à exploiter des réseaux radio à longue portée et faible consommation, les LPWAN, dont ceux utilisant le populaire protocole LoRaWAN développé par la LoRa Alliance. La sortie du SDK pour client SCHC en tant que ressource open source vise à favoriser une adoption et une innovation plus larges de la technologie dans le paysage de l'IoT. Le SDK fournit aux développeurs et aux fabricants des outils testés pour mettre en œuvre des protocoles de communication dans les applications sourcilleuses en matière de consommation. Un accès gratuit pour tester l'infrastructure réseau LoRaWAN et le serveur SCHC est fourni via le réseau communautaire ThingPark d'Actility. A noter que la liste des technologies prises en charge par le kit SCHC est accessible directement sur la plate-forme GitLab, en particulier LoRaWAN, bien évidemment, avec le support de la technologie LBM (Lora Basic Modem) et des puces LoRa de Semtech et de STMicroelectronics. Mais aussi les protocoles IP/UDP, NB-IoT et Sigfox, ainsi qu’une pile de certification unique au monde, selon Actility, qui permet de passer l’approbation "SCHC-over-LoRaWAN" de la LoRa Alliance. Selon Actility, l’approche SCHC est particulièrement pertinente pour la lecture automatisée des compteurs (AMR), en ce sens que le principal protocole AMR utilisé sur le terrain au monde, DLMS/Cosem (Device Language Message Specification/Companion Specification for Energy Metering), nécessite également des réseaux IP et s'avère traditionnellement mis en œuvre sur des protocoles de communication CPL (Courants porteurs en ligne) tels que le G3-PLC. Cependant, toujours selon Actility, ces protocoles CPL affichent des taux de défaillance qui dépendent fortement de la qualité du réseau de distribution et ne sont pas viables économiquement dans des environnements à faible densité. Dans ce cadre, la mise œuvre de la technologie SCHC sur des réseaux LPWAN peut désormais être utilisée comme technologie de secours ou principale pour le DLMS, conformément à la norme CEI 62056-8-12:2023. Concrètement, de par le monde, de nombreux autres réseaux expérimentent les possibilités offertes par la combinaison G3-PLC et LoRaWAN pour le transport des informations DLMS/Cosem pour les compteurs électriques, où LoRaWAN est utilisé chaque fois que G3 ne fonctionne pas ou que les concentrateurs G3 sont trop coûteux à déployer. Pour l’avenir, le laboratoire lab.SCHC va continuer de se concentrer sur l’amélioration de la norme SCHC, avec des fonctionnalités à venir telles que la correction d’erreur directe (FEC) et d’autres améliorations visant à répondre aux besoins changeants de la connectivité IoT. |