Le cap des 10 000 satellites actifs en orbite est franchi, augmentant d’autant le risque de collisions

Selon la société Look up Space, entreprise toulousaine fondée en 2022 pour fournir aux opérateurs satellite et aux gouvernements une cartographie en temps réel des débris présents en orbite basse afin d’éviter les collisions, l’histoire spatiale vient de franchir une étape majeure. Courant juin, la barre des 10 000 satellites actifs en orbite a été franchie. Au 19 juin, Look Up Space a recensé précisément 10 019 satellites en activité, dont les deux tiers (6 646) appartiennent à Starlink, la constellation de SpaceX, la société fondée par Elon Musk.

La majorité de ces satellites (9 254) circulent sur des orbites basses entre 400 et 1 200 kilomètres de la Terre. (A noter que Look Up Space, dont l’objectif unique est de rendre l’espace sûr et durable, développe et déploie à travers la planète un réseau de radars de détection et de suivi d’objets en orbite terrestre.)

Plus inquiétant, la société toulousaine a également dénombré près de 3 200 étages de fusées et 13 326 débris en orbite autour de la Terre. Ces débris ne sont qu’une petite partie des débris pour l’instant non recensés, qui sont estimés à près d’un million avec une taille d’un centimètre et plus.

Au global, la plateforme Synapse de fusion de données de Look Up Space, équipée d'algorithmes avancés, détecte chaque jour près de mille risques de collision avec une probabilité supérieure à une chance sur un million, et entre 50 et 100 risques avec une probabilité supérieure à une chance sur 100 000. Selon la start-up, ces statistiques montrent une réalité préoccupante : les risques de collision dans l'espace sont bien réels et fréquents.

« Même si la comparaison est contestable, la probabilité que l’une de ces collisions se produise est 140 fois plus élevée de celle de gagner le jackpot à l'EuroMillions », assure Michel Friedling, ancien commandant de l’espace, cofondateur et CEO de Look Up Space. « Ces menaces rendent l'espace de plus en plus vulnérable, posant la question non pas de savoir si une collision majeure surviendra, mais quand et qui en sera la victime », ajoute Juan Carlos Dolado, cofondateur et directeur technique de Look Up Space et membre de l’Académie internationale d’astronautique.

Vous pouvez aussi suivre nos actualités sur la vitrine LinkedIN de L'Embarqué consacrée au marché de l'aérospatial et de la défense : Embedded-Aerospace