Le moteur neuromorphique Akida de BrainChip va être intégré dans des microprocesseurs européens taillés pour le spatial

La société américaine d’origine australienne BrainChip, qui a développé un bloc d’IP de traitement neuromorphique 100% numérique à ultrabasse consommation pour périphérie de réseau (edge), s’est engagée dans une collaboration avec l’entreprise suédoise Frontgrade Gaisler, spécialiste des puces-systèmes SoC de qualité spatiale, afin de travailler sur l’intégration du moteur neuromorphique Akida dans des microprocesseurs de nouvelle génération tolérants aux pannes et durcis contre les rayonnements.

Selon les deux partenaires, cette collaboration vise à introduire sur le marché le premier SoC de qualité spatiale intégrant de véritables capacités d'intelligence artificielle (IA).

A noter que Frontgrade Gaisler (ex-Cobham Gaisler) est une filiale de l’américain Frontgrade Technologies, nouveau nom de la société CAES Space Systems depuis le rachat de cette dernière fin 2022 par la firme d’investissement Veritas Capital auprès du spécialiste de l’électronique de défense CAES (Cobham Advanced Electronic Systems). Frontgrade Gaisler est focalisé sur la fourniture de microprocesseurs et de cœurs de processeur à architectures Sparc ou RISC-V sur le marché du spatial.

Les microprocesseurs de nouvelle génération de la société suédoise devraient donc inclure les capacités de traitement IA de BrainChip, aptes à offrir une efficacité énergétique et des performances d'inférence de haut niveau tout en maintenant la compatibilité avec les réseaux de neurones convolutifs (CNN) existants.

« Le succès de cet effort conjoint pourrait permettre aux organisations de tirer parti des technologies IA pour améliorer l’efficacité des missions et repousser ainsi les frontières de ce qui est possible dans l’espace », indique Sandi Habinc, directeur général de Frontgrade Gaisler. Selon la société nordique, les programmes spatiaux se tournent de plus en plus vers la technologie IA neuromorphique pour relever les défis en matière de latence et de consommation d’énergie auxquels sont confrontés les acteurs du secteur. L’objectif de l’intégration de l’IA et des traitements neuromorphiques dans les technologies spatiales est de renforcer les déploiements qui nécessitent plus d’autonomie et d’adaptabilité en offrant la possibilité de réaliser de l’apprentissage à bord et de s’adapter à des environnements aux variables en constante évolution.

« L’intégration de capacités neuromorphiques au sein d’une puce-système de qualité spatiale représente une voie technologique particulièrement intéressante pour la prochaine génération d’applications spatiales, renchérit Ali Zadeh, responsable de la division Data Systems & Microelectronics de l'Agence spatiale européenne (ESA). A ce titre, une collaboration entre Frontgrade Gaisler et BrainChip pour utiliser des technologies aussi avancées dans l’espace est très encourageante. »

On rappellera que BrainChip a annoncé il y a quelques mois que sa puce IA Akida AKD1000 avait été placée dans l’espace en orbite terrestre basse à l’occasion du lancement du vaisseau spatial Optimus-1 de la société Space Machines Company. La puce Akida a été intégrée au calculateur Brain de la firme ANT61 Robotics qui sert de contrôleur intelligent principal pour une famille de robots de réparation et de maintenance qui seront utilisés pour réparer à distance les véhicules spatiaux endommagés (lire notre article).

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