Protocole pour l’IoT : Actility crée un laboratoire commun avec l’IMT Atlantique centré sur la technologie de compression SCHCLe français Actility, fournisseur de plateformes d'infrastructure et de services de connectivité industrielle LPWAN (Low-Power Wide Area Networks), et l’école d’ingénieurs IMT Atlantique annoncent la création d’un laboratoire commun basé à Rennes et baptisé lab.SCHC dont les travaux porteront sur l’évolution de la norme internationale SCHC (Static Context Header Compression - à prononcer “chic”). Cette technologie Internet inventée au sein du laboratoire SRCD (Systèmes réseaux, cybersécurité et droit du numérique) de l’IMT Atlantique en 2012 a été portée ensuite par la société Acklio, créée en 2016 par Alexander Pelov et Laurent Toutain, tous deux chercheurs au sein du laboratoire SRCD. Acklio a été racheté en 2023 par Actility (voir notre article). Pour rappel, la technologie SCHC, normalisée par l'IETF (Internet Engineering Task Force), est une technologie de compression et de fragmentation d’en-têtes au sein d’une pile protocolaire Internet qui permet à des périphériques aux ressources contraintes, connectés à des réseaux longue distance et basse consommation LPWAN, de communiquer sur IP. Selon ses promoteurs, cette approche est particulièrement adaptée à l’Internet des objets pour lequel elle procure des gains non négligeables, car elle consomme moins de ressources, offre une meilleure latence et permet des performances accrues, tout en gardant l’interopérabilité et la sécurité des échanges. A la suite du rachat d’Acklio par Actility, le choix de l’open source a été fait, ouvrant le code de la partie embarquée à la communauté des développeurs, seul le coeur de réseau restant commercialisé. « L’open source va nous permettre de diffuser la technologie SCHC encore plus largement et de toucher des marchés beaucoup plus importants, souligne Olivier Hersent, fondateur et CEO d’Actility. Car de nombreux protocoles IP peuvent bénéficier de SCHC. Je pense par exemple au protocole OCPP (*) pour la recharge des véhicules électriques. » D’ores et déjà la technologie SCHC a trouvé un terrain d’application concret dans le domaine des compteurs électriques intelligents (de type Linky en France), mais aussi d’eau ou de gaz comme en Italie où un projet destiné à des compteurs, actuellement en phase pilote, va porter sur l’installation de la technologie sur 8 millions de compteurs à l’horizon 2029. Dans ce contexte, le laboratoire commun, dans lequel l’école d’ingénieurs aura accès à tous les produits et aux codes industriels d’Actility, aura comme premier objectif de travailler à de nouvelles améliorations de la technologie SCHC sur la base des retours terrain. Des recherches seront aussi conduites sur différentes briques technologiques, ainsi que sur la standardisation, l’efficacité énergétique, l’industrialisation… Pour maintenir son élan de développement, le laboratoire lab.SCHC vise en outre à devenir à terme autonome financièrement afin de conserver son rôle clé dans le développement de cette technologie à l'échelle mondiale, et ce à travers des partenariats qui seront proposés aux acteurs industriels, français ou internationaux, par le biais de collaborations bilatérales ou de projets appuyés par des agences de recherche nationales et internationales. « Notre laboratoire démarre sur une fondation solide, fort d’un positionnement, d’un savoir et de produits uniques au monde, commente Laurent Toutain, directeur du laboratoire lab.SCHC. Dès sa création, le laboratoire lab.SCHC aura un impact mondial, avec une synergie entre recherche, industrie, impact sociétal et enseignement. Nous allons ainsi nous projeter vers les évolutions futures d’Internet car la technologie SCHC, en 2030, sera présente dans plus de la moitié des objets connectés dans le monde.» Pour Actility, ce partenariat offre une plateforme unique pour tester, affiner et déployer la technologie SCHC dans diverses applications industrielles, améliorant ainsi ses performances grâce à un retour d'expérience issu de déploiements à très grande échelle. Cette initiative renforce également sa visibilité internationale et ouvre de nouvelles opportunités commerciales dans des secteurs émergents et/ou traditionnels. (*) L'Open Charge Point Protocol (OCPP) est un protocole destiné à la communication entre les bornes de recharge de véhicules électriques et un système de gestion central, un peu à l’instar des téléphones portables vis-à-vis d’un réseau cellulaire. Vous pouvez aussi suivre nos actualités sur la vitrine LinkedIN de L'Embarqué consacrée aux réseaux LPWAN et 5G pour l’Internet des objets : LPWAN & 5G |