Selon une enquête menée par Reichelt, l'industrie 4.0 peine à se développer en France à cause des freins en matière de connectivitéL’industrie 4.0 pousse les industriels à accélérer leur transformation numérique. Néanmoins ces derniers, selon une enquête OnePoll réalisée pour le distributeur Reichelt Elektronik (*), sont freinés dans cet élan par une connectivité souvent défaillante, impactant la transmission des données pourtant au cœur de l'industrie du futur. La cause ? Des matériels et des protocoles de communication jugés peu compatibles avec les nouveaux enjeux de production, à savoir la maîtrise de communications temps réel et dorénavant la diminution de la consommation énergétique. Ainsi, aujourd’hui, selon l’enquête, 23% des répondants disent souffrir de la lenteur du transfert des données, 23% d’un système dépassé par la quantité de données à gérer, et 22% de la difficulté à atteindre le temps réel avec des temps de latence trop longs. L’usage majoritaire du Wi-Fi en décalage avec les attentes des industriels Encore aujourd’hui, contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord, l’enquête révèle que le Wi-Fi est le protocole de communication le plus prisé par les industriels français (à 69%) suivi par la 4G (48%) et la 5G (46%), le Bluetooth arrivant quant à lui en 4e position à 38%. Les autres protocoles de communication IoT, pourtant très médiatisés, sont eux très minoritaires, selon OnePoll, à savoir Z-Wave (5%), LoRaWAN (3%) et Zigbee (2%). Selon l'enquête, si les industriels attendent de la part des technologies de transmission de données une sécurité élevée (44%) et une grande fiabilité (42%), ils recherchent aussi et surtout des technologies capables de transférer rapidement des paquets de données particulièrement volumineux (18%), de disposer d'un bon rapport coût-efficacité pour un grand nombre d’appareils connectés (18%) et de diminuer la consommation d’énergie (16%). Ces attentes sont pourtant en décalage avec l’usage majoritaire du Wi-Fi qui ne permet qu’une vitesse relative pour les transferts de fichiers et qui est gourmand en énergie. Un paradoxe que l’on retrouve avec les problèmes de connectivité que les industriels rencontrent fréquemment. En tête figure la lenteur du transfert des données (23%), suivi par le fait que leurs systèmes sont dépassés par la quantité de données à traiter (23%) et enfin les temps de latence observés, trop longs (22%). Du hardware trop gourmand en énergie Parallèlement, la question de l’énergie est devenue une réalité pour les industriels d’autant que l’Insee a évalué à 84% la hausse des tarifs de l’électricité pour les entreprises en 2023 par rapport à 2022. Le renouvellement et la modernisation des installations sont donc un point important à prendre en compte pour diminuer la facture. Pour autant, selon l’enquête, les industriels sont partagés entre investir dans de nouveaux matériels (45%) et garder leurs équipements actuels (36%), alors que certains estiment que ces derniers consomment trop d’énergie (à 13%). A l’heure actuelle, les industriels indiquent que les investissements sont freinés par des prix trop élevés (37%) mais aussi par les coûts d’installation de ces équipements complexes (23%). Un besoin d’harmonisation des protocoles Mais le prix n’est pas le seul frein, car 26% des industriels interrogés attendent que la technologie soit davantage mature. En effet, au vu des multiples matériels et protocoles de communication présents sur le marché, les industriels doivent sans cesse réfléchir à trouver ceux qui seront les plus compatibles avec leurs matériels de production existants (30%). Dans le même ordre d’idée, ces entreprises rencontrent de nombreuses difficultés à comprendre quel protocole de communication est le plus adapté à leurs contraintes (18%), sans compter les doutes existants sur la longévité de toutes ces technologies (16%). En conséquence, les industriels sondés lors de l’enquête espèrent une harmonisation des protocoles avec une meilleure interopérabilité entre les différents "hardwares" (30%) et même une consolidation des protocoles de communication (23%). Dans cette veine pour l’avenir, 40% des industriels souhaiteraient investir dans la 5G et 20% s’accordent à dire que la technologie réseau PoE (Power over Ethernet) sera la meilleure approche pour une transmission de données optimale répondant au besoin de réduction des coûts. « Dans les années à venir, nous verrons de grands changements dans le domaine de la connectivité au sein du monde industriel, commente Thomas Kruse, chef de produit technique réseau chez Reichelt Elektronik. Avec en tête l'utilisation généralisée de la 5G qui ouvre la voie à de nombreuses nouvelles possibilités, tout en les invitant à repenser leur propre infrastructure. » (*) L'enquête a été réalisée en mars 2023 par l'institut de sondage international OnePoll sur 250 décideurs français IT dans les entreprises industrielles de 2 à 50 employés. |