[EDITION ABONNES] La réduction du coût des lancements de satellites et la baisse des mises de fonds pour s’implanter sur le marché ont permis l’entrée sur le secteur de l’Internet des objets (IoT) satellitaire de nouveaux acteurs positionnés sur le créneau des constellations de type SmallSat tels que Swarm Technologies, Kepler, Fossa Systems, Sateliot, Lacuna Space, Head Aerospace Group ou Totum Labs, avec des offres de connectivité par satellite à faible coût et à faible consommation.

Selon la société d’études ABI Research, ces nouveaux entrants cherchent à défier les opérateurs historiques traditionnels de l'IoT par satellite comme Inmarsat, Iridium, Orbcomm et Globalstar en fournissant aux utilisateurs finaux une solution plus abordable financièrement. Dans ce cadre, estime l’analyste, le nombre total de connexions IoT par satellite passera de 10,4 millions en 2022 à 27 millions en 2030 (avec une croissance moyenne de 12,7% par an). Dans le même temps, le chiffre d’affaires généré par la connectivité IoT par satellite devrait progresser de 2,2 milliards de dollars à 7,8 milliards de dollars (avec une progression moyenne de 16,6% par an).

« La technologie des lanceurs réutilisables a fait baisser le coût de mise en orbite de satellites, avec des acteurs de premier plan tels que SpaceX et ses fusées Falcon, détaille Matthias Foo, analyste chez ABI Research. Et la concurrence accrue sur le secteur des services de lancement spatial avec l’arrivée d’acteurs chinois, par exemple, devrait encore faire baisser les coûts de lancement. Au-delà, la technologie CubeSat permet un déploiement rapide et peu coûteux de nouveaux satellites conçus pour l’orbite terrestre basse (LEO), car ils peuvent être construits rapidement avec des composants standard prêts à l'emploi. »

Les applications de gestion de flotte et de surveillance conditionnelle (CBM), notamment dans les domaines de l'agriculture, des services publics et de l'environnement, devraient en particulier connaître de forts taux de croissance, précise la société d’études. Les navires et aéronefs se déplacent fréquemment hors de portée des réseaux cellulaires terrestres, rappelle ABI Research, tandis que les terres agricoles, les pipelines et les infrastructures réseau de services publics, tout comme les dispositifs de surveillance environnementale, sont souvent situés dans des zones éloignées sans connectivité cellulaire terrestre fiable.

« En tant que telle, la connectivité par satellite est considérée comme une option appropriée pour étendre la portée des solutions IoT terrestres existantes pour de tels cas d'usage », souligne Matthias Foo. Parmi les partenariats notables signés dans cette perspective, ABI Research cite l'accord entre Shell et Hiber pour une solution de surveillance des puits de pétrole par satellite et la solution de surveillance d’infrastructures que Wyld Networks fournit à un distributeur d'eau du Moyen-Orient.

L’analyste pointe aussi du doigt la tendance qui veut que les acteurs des réseaux terrestres traditionnels se tournent de plus en plus vers les satellites pour compléter leurs offres de services IoT. Début 2023, Deutsche Telekom a ainsi annoncé un partenariat avec Intelsat et Skylo pour fournir une connectivité mondiale aux appareils IoT (lire notre article). Dans le même temps, Telefónica s'est associé à Sateliot pour tester une connectivité transparente pour les appareils IoT sur les réseaux terrestres et satellite (lire notre article).

« Les alliances stratégiques semblent être le mode opératoire privilégié, avec l'annonce de plusieurs partenariats entre, d’une part, opérateurs de satellite et fournisseurs de solutions IoT par satellite et, d’autre part entre opérateurs de satellites et opérateurs de réseaux mobiles terrestres traditionnels, souligne Jake Saunders, directeur d’enquête pour les marchés 5G chez ABI Research. Dans ce cadre, de nombreux autres partenariats et collaborations à travers l'écosystème IoT par satellite sont attendus à l'avenir. » A suivre donc !

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