Sateliot met en orbite terrestre basse son premier nanosatellite conforme au standard 5G "IoT over NTN"

Créé fin 2018, l’opérateur de télécommunications espagnol Sateliot, dont l’ambition est d’offrir aux objets connectés une couverture satellite en 5G là où les réseaux terrestres brillent par leur absence ou montrent des lacunes (lire notre article), a mis en orbite ce que la société présente comme le premier nanosatellite LEO (Low Earth Orbit) conforme au standard 5G NB-IoT tel que défini dans le volet "IoT over NTN" (Non Terrestrial Network) de la Release 17 des spécifications 3GPP.

Surnommé "The GroundBreaker" et estampillé Sateliot_0, le satellite a été emporté le 15 avril à 23h37 heure locale, de la base de l'US Space Force de Vandenberg en Californie par une fusée SpaceX Falcon 9. C’est le premier d'une constellation qui sera constituée à terme de 250 satellites placés en orbite terrestre basse qui agiront in fine comme des stations de base cellulaires depuis l'espace.

Selon Sateliot, les objets connectés en mobilité pourront passer d'un réseau 5G terrestre à un réseau 5G non terrestre, sans qu’ils aient à intégrer des ressources matérielles supplémentaires tel que des antennes ou des modems adaptés. De plus, ajoute la firme espagnole, les utilisateurs pourront conserver les cartes SIM et opérateurs mobiles qu’ils utilisent actuellement, grâce aux accords d'itinérance signés par Sateliot. De quoi ouvrir la voie à une adoption massive de l'Internet des objets dans le monde entier, affirme la société.

Avec un poids de près de dix kilos, la satellite GroundBreaker peut couvrir une zone trois fois plus grande que le Texas et il lui faut environ 90 minutes pour effectuer une orbite terrestre complète. Il est doté d'un module embarqué qui permet une connexion NB-IoT directe avec n’importe quel équipement 5G, dès lors que ce dernier est mis à niveau en conformité avec les spécifications NTN de la Release 17 des spécifications 3GPP.

A noter à cet égard que Sateliot est le premier opérateur satellite à devenir un membre officiel du Global Certification Forum (GCF), organisme indépendant créé en 1999 et focalisé sur la certification de terminaux et équipements mobiles conformes aux normes de radiocommunication cellulaire. Le GCF a récemment ajouté la spécification 3GPP Rel-17 NB-IoT/eMTC pour réseaux NTN dans son programme de certification et la collaboration avec Sateliot devrait accélérer l’arrivée sur le marché de puces et modules IoT ad hoc dûment certifiés.

La société espagnole estime se différentier de ses concurrents par le fait que sa technologie fournira à terme une extension sans couture de la couverture NB-IoT des opérateurs télécoms et ce grâce au basculement transparent pour l’utilisateur entre réseaux terrestre et satellitaire. Et ce pour un coût de connexion inférieur aux propositions actuelles (de l’ordre de 1 dollar par objet et par mois). L'objectif ultime étant de fournir une connectivité partout et pour tous les cas d’usage, y compris la logistique, l'agriculture, l'élevage, le maritime, le ferroviaire, l'aéronautique, l'automatisation industrielle, etc.

Si l’on en croit l’agenda de Sateliot, le GroundBreaker est le premier des cinq satellites que la société compte placer en orbite cette année, l’objectif étant de disposer de 64 satellites déployés dans l’espace en 2024 et de 250 en 2025. La firme espagnole affirme avoir déjà conclu des accords avec des opérateurs télécoms (comme Telefonica) ainsi qu'avec plusieurs entreprises qui pourraient générer un chiffre d’affaires de l’ordre du milliard d’euros pour un EBITDA de 370 M€ d’ici à 2026.

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