AST SpaceMobile va tester un service satellitaire permettant de communiquer directement avec les smartphones standard

[EDITION ABONNES] Créée en 2017, la jeune société texane AST SpaceMobile, dont l’ambition est de déployer à terme un réseau cellulaire large bande dans l’espace permettant de communiquer avec des smartphones traditionnels, a confirmé le placement sur orbite de son satellite BlueWalker 3 lancé le 10 septembre dernier depuis le Cap Canaveral en Floride (Etats-Unis).

Ce satellite de test est conçu pour communiquer avec des téléphones cellulaires 4G ou 5G n'ayant subi aucune modification matérielle ou logicielle en utilisant les fréquences 3GPP standard. « Le satellite est thermiquement stable et communique directement avec les stations au sol, indique Scott Wisniewski, directeur de la stratégie d'AST SpaceMobile. Nos équipes travaillent désormais à partir de trois centres de contrôle de mission, dans le Maryland, le Colorado et en Australie, où nous recevons directement les données de BlueWalker 3. »

L’ambition d’AST SpaceMobile est non seulement de combler les lacunes en matière de couverture haut débit cellulaire pour des millions d'abonnés existants, mais également d’étendre le service mobile à des zones qui n'en ont actuellement que peu ou pas du tout. La société dispose d'un portefeuille de plus de 2 400 brevets qui couvrent sa technologie large bande cellulaire adaptée à l'espace, et a déjà signé des accords et des protocoles d’entente avec plus de 25 opérateurs de réseau mobile dans le monde pour tester le service, dont Vodafone, Rakuten Mobile, AT&T et Orange (lire notre article). A noter que Nokia a annoncé durant l’été un accord de coopération de cinq ans avec AST SpaceMobile pour fournir à la start-up des modules d’accès radio (RAN) AirScale.

La jeune société, qui a réussi à lever à ce jour 358 millions de dollars, compte à pleine capacité assembler jusqu’à six satellites BlueBird par mois sur ses sites de production au Texas afin de constituer à terme une constellation d’une centaine de satellites en orbite basse autour de la Terre. Ceux-ci seront équipés d’antennes réseau à commande de phase de grande surface permettant de créer, d’orienter et de configurer des faisceaux de communication sans fil au sein de cellules de couverture, comme le font les sites cellulaires traditionnels.